Vue du fiel – Chris Voulzy

Vue du fiel

 

Tu es ma promise, je suis ta promesse,
Tu es ma mise, je suis celui qui encaisse,
Celle avec qui mes espoirs j’avais parié,
Qu’en perte de vitesse, on aurait les leviers,
Les épreuves nous ont défié, leurs douleurs fracturé,
Sur nos plâtres les preuves se sont multipliées,
De nous même, nos ombres sont divisées,
À croire qu’unir notre rage était notre seul lien,
Dans cette cage on est comme deux vauriens,
Alors bien que la proximité nous sépare,
Qu’entrevoir la distance nous désempare
Vient le temps d’avancer prendre du recul,
Assortir mes espoirs au crépuscule,
Les jours se suivent, ils nous ressemblent,
Sous leurs serres ils nous ceinturent,
Leurs grands ensembles nous étranglent,
Ils ont pris part, au quartier des habitudes,
Jouant avec mes doutes, déjouant tes certitudes,
C’est un sujet où tous deux étions raccords,
Acéré notre verbe scellait nos désaccords,
Dans l’amer notre sort s’est jeté,
Sous les traits de l’infortune,
Sur le rivage des fissures salées,
Mes torts furent fortune,
Aux rives de tes envies, mes désirs ont échoué
Nos rêves sont écroués, au désespoir on est condamné,
Sur les visages les émotions ont l’œil creusé,
Dans leur sillage nos pulsions nous ont cerné,
À prendre parti, souvent elles se contractent,
Rappellent nos sentiments en coulisses,
Le temps d’un entracte,
Derrière mes apparences l’intérieur se camoufle,
Sans prendre de gants, c’est ta voix qui l’étouffe,
Nos maux sont fashion, l’ego est tendance,
Dans cette mode qui s’apprête à nous porter,
À nous styliser,
Il n’y a pas d’élégance,

L’histoire est en morceau, elle nous a mis en pièces,
Avec tes principes qui s’émiettent,
Mes valeurs ne sont pas en reste,
Quand nos erreurs endormies nous calculent,
A leur réveil c’est le présent qui recule,
Depuis l’estrade les mots jouent la blême comédie,
Leurs scènes nous déjouent ça n’a rien de comique,
Au thermomètre des cœurs,
Le mercure affiche sa froideur,
À la carte des desserts,
Le désir se tarte de maigreur,
Alors l’intimité se rhabille sous ses airs posthumes,
En vœux de détresse,
Attendant que le feu se rallume,
Nos rêves sont anorexiques, les espoirs sont menus
Nos sourires sont en faillite,
Depuis que les rires ont déposé le bilan,
À cette fin qui prend vie,
Une grève serait le moment,
Sache que, même si le désert gagne mon cœur,
Que dans sa chair le désir perd corps,
Sur les couleurs qui se consument, mes passions buchent encore,
Entre orages et accalmies, l’horizon est en dépression,
Depuis que l’atmosphère ne sait plus faire de distinction
L’air en sous-pression, ne connait plus de distractions,
Nos angoisses sont énergiques,
Les pleurs sont vitaminées de carences,
Les brisures donnent le ton sans octroyer de nuances,
Dans la bétonnière des aigreurs, nos rancœurs se cimentent,
Les objections se forment sur fond d’arguments,
Sache que la raison du plus fort, ne nous rendra pas meilleur,
C’est un avis sans couleur,
Un conseil à tous les mauvais parieurs,
Les silences sont des armes de destructions passives,
Complices des larmes aux ambitions massives,
Entre nous nos confidences n’avaient plus de secret,
Gardiennes de nos connivences où les liens se créent,
A dépenser notre tristesse,
Le cœur a perdu sa jeunesse,
Occultant nos défauts,
On a affiché nos faiblesses,
Si parfois j’ai pu battre en retraite,
Te semer, laissée sur cette impression,
N’y vois pas le signe d’une défaite,
Juste un moyen de taire la pression,
Retiens que nulle bataille ne se livre sans faire alliance,
Seule de nos entrailles naîtra la résilience,
Dans ce labyrinthe sans portes,
On s’emporte à chercher une sortie,
Sur le seuil sans trouver l’entrée,
La torche de l’espoir s’amaigrie,
Au trône de l’espérance je n’abdiquerai pas,
Assiégé par l’errance, je mènerais le combat,
Pour me tenir en échec, il faudra qu’elle me matte,
Pour la vie ou l’Amor,
J’ai le même cœur qui bat,
Car en ce corps de battant,
Ma volonté est en sursaut,
Avec mon cœur de résistant,
Je signerais tous mes assauts,
Cette partie de moi je te la livre,
Me la délivre à présent,
Dans son écrin, assorti de diamants,
Tu doutes de mes ambitions,
Redoutes mon évolution,
Pourtant si j’emprunte les dangers,
C’est pour te prêter attention,
Attention,
Tes sens sont en observation,
Guettant la moindre révolution,
Dans le creuset de mon ébullition,
Les miens sont en effervescence,
Pour faire jaillir ma renaissance,
J’appelle tous ceux au cœur résigné,
Aux déserteurs, où le cœur est en fuite,
Qui dans leurs feux de suie ont le regard calciné,
Pour sortir victorieux qu’ils se livrent,
Afin d’agrafer leur chapitre d’une suite,
A l’encre étoilée,
Sous la voute du palais des gourmets,
L’Amour est un gourmand,
Bouillonnant de rêves gastronomiques,
De plaisirs fumés, entremets de moments,
Dans cette recette onirique,
Quelque peu utopique,
Elle se consomme au présent,
La vie perd de sa saveur, après avoir perdu le goût,
Viendront encore des leurres,
Chanteront en chœur des heures,
Avant de se revoir debout,
Dans ce passé qui règne encore,
Que le présent veut ignorer,
Y faire couler à feu et à temps une saignée,
Pour se surpasser,
Et dans notre passé mettre de l’ordre,
Pour laisser l’avenir commander,
J’ai été bien meilleur à faire le pire,
A mettre l’enfer dans notre paradis,
Je sais que dans le repentir le pardon naît,
Faut pas se mentir, c’est difficile de tout pardonner,
Dos au mur, la vérité se dévoile toujours mieux de face,
Bien que parfois ta soif m’assèche,
Que sa pression m’oppresse,
Au lieu de la noyer,
Je préfère y plonger,
Car même si de nos frasques on gardera peut-être la marque,
De nos crasses, on portera durement l’empreinte,
Ne s’effacera jamais, la trace de tes étreintes.

Refrain x2

De notre terre vue du fiel,
Sur nos doutes on s’est garés,
À perdre de vue l’essentiel,
Nos principes se sont barrés,
Dans ce décor où tout n’est que bombes,
Je cherche ma lumière au creux des décombres,
De tes décombres.

De notre terre vue du fiel,
Sur nos doutes on s’est garés,
À perdre de vue l’essentiel,
Nos principes se sont barrés,
Dans ce décor où tout n’est que bombes,
Je cherche ma lumière au creux des décombres,
De tes décombres.

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3 Commentaires
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Invité
5 juin 2020 15 h 22 min

Erratum ! !
Merci Elea Engels (Faute de frappe ! )
????

Invité
5 juin 2020 15 h 20 min

Merci Eleanor Engels pour votre commentaire.
Ravi qu’il ait pu, un temps soit peu, vous transporter.
Bien à vous.

Invité
4 juin 2020 10 h 53 min

C’est un magnifique texte, fort et envoutant
Merci !