Oc, j’avoue que je n’en peux mais et que j’étouffe,
Feuillée restée à nu, ramilles sans vos touffes… !
Sans vous commander trop ne voulant vous sommer
Alors que les sapins n’ont pas quitté leur livrée
Il est grand temps de feuillir en vos hauts sommets
Faîtes et canopées oh mes futaies givrées
Car nous voilà abonnés aux folles terreurs
De fin du monde aux apocalyptiques morts
Pour un virus qui punit notre seule erreur
L’orgueil d’hommes se voulant tous trompe-la-mort…
Vous me manquez, redevenez ma nourriture,
Branches sans rejet ou ramures sans boutures… !
Il est temps désormais mes tailles et taillis
De reverdir et de fleurir fourrés frondaisons
De donner bourgeons bosquets… Car ramées ont failli
À embellir un peu ces jours de déraison
Où l’Humain s’effraie de ses propres cris d’orfraie
Et fait revenir à la surface défauts
Et tares dans un sauve-qui-peut qui las fraie
Avec l’absurde par peur de la fatale faux…
Reveillez-vous souches d’où rien ne s’élève,
Vous pousses, branchettes et sauvageons sans sève !
Breuils et bois redevenez-moi vite forêts
Impénétrables et broussailles épais buissons
Que je fuie les médias et leurs rets
Qui chaque jour tournent en boucle à l’unisson
Pour effrayer le populo’ partout sans fin
Et te le rendre parano’ comme jamais
Jusqu’à ôter à chacun la soif ou la faim
Le sommeil et l’envie d’aimer les mois de mai…
Car j’avoue que je n’en peux mais et que j’étouffe,
Feuillée restée à nu, ramilles sans vos touffes… !
© Christian Satgé – mars 2020
Comme vous je dis “Vivement demain !”. L’actualité est on ne plus plus oppressante, comptons sur la nature renouvelée pour nous mettre un peu de baume au coeur ! Merci pour ce joli texte, Christian !