Vis vent ! – Christian Satgé

Courbe le dos mais lève la tête…
 

Lutte, mon fils !… Lutte contre les mauvais vents
 Et les tempêtes qui hantent, hélas, ta tête
Brouillent ta vue, hurlent et s’agitent trop souvent,
Quand ils déferlent en ton âme et, parfois, t’entêtent,
Quarantièmes rugissants, Cinquantièmes hurlants,
Balayant des solitudes faites habitudes,
Ces terres où l’esprit s’égare, où à cœur ballant
Meurent certitudes, naissent inquiétudes…

Lutte, mon fils !… Sois, face à tout mistral, gagnant.
Si, las, ouragans, moussons et typhons se cachent
Aux alizés, des parfums vont accompagnant
Force foehns et flux quand, d’aventure, ils se lâchent.
Rêve au simoun, au chergui et au sirocco,
S’il te plaît, ou souviens-toi de la Tramontane
Tout en senteurs courant sur les coquelicots,
De l’haleine du cers en sa danse gitane.

Lutte, mon fils !… Lutte pour retrouver l’accent
De l’Autan et la chaleur de la Balaguère
Face aux brusqueries de bourrasques allant par cent :
Il n’est de flots, de rafales de bonne guerre !
Viendra le zéphyr de l’envol, des envolées,
Même si, sans en avoir l’air, parfois la brise
Se fait bise, va, ne te laisse pas aller ;
Bats-toi contre le suroît, ne lâche pas prise.

Lutte, mon fils !… Il n’est pas de terrible grain
Qui à force de patience ne faiblisse,
De blizzard tournant à l’harmattan sans chagrin,
De fous tourbillons qui en risée ne finissent,
 De noroît qu’on ne puisse mater,… Et,. souvent
Un souffle tue le Pampero aux froids bruires.
Autant qu’il en amène, en emporte le vent !
L’Aquilon te bercera bientôt de rires
Et de soupirs… Vis au-dessus de tout vain vent !

 

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Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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Invité
18 mai 2019 15 h 56 min

Bravo Christian beau texte fort touchant merci.

Invité
18 mai 2019 14 h 56 min

Bonjour Christian j’adore
Cette belle fable pour son enfant
Et je dirais aussi
Surtout soit vivant mon fils
bravo
Doux et bon weekend bisous

O Delloly
Membre
16 mai 2019 19 h 04 min

nombreux vents suivent votre écrit renforcant les mots d’une saveur à lutter….
c’est puissant
merci
o