Un tendre éphèbe contemplait l’onde chatoyante.
“Quel est donc cet homme aux muscles de danseur?
Est-ce un autre moi? Je doute de pouvoir être chasseur!
Je suis l’unique beauté sur cette berge flamboyante
Voyons, tentons un pari , j’ose à peine me dévêtir
Mais l’autre a disparu, où te caches-tu sacripant
Je n’aperçois plus ton corps, je m’émeus, je me repens!
Étranger aux formes parfaites, tu me plais et m’attires.
Excusez- moi ma mie de ne pas ouïr votre contentement.
Certes on dirait à la lune un chant promis à ma stupeur!
Mais j’apprécie la finesse de votre esprit, vos tourments,
Je vous conterai une fable pour éteindre vos peurs!
Où est passé mon autre, ce prodige que je nomme
Je me sens solitaire sans lui prêt à me récompenser
Suis-je beau qu’on me désire, qu’on se mette à m’offenser!”
L’éphèbe sourit puis s’éloigne, prenant fait et cause
Pour ce songe dont il ignore le souffle du poison!
On entend une rumeur, une musique bientôt éclose.
Connait-on pire misère que celle de la trahison?
Qui passe son temps à douter , pour vivre cherche un destin
Car il appréhende de vieillir sans être Roi un beau matin!
@Georges Cambon