Un jour, l’Amour passa
Un jour, l’Amour passa et je ne le vis pas.
Un jour, la femme aimante, je ne la vis pas.
Un jour, la femme-amour prit doucement ma main.
Ce jour, la femme vit mes yeux perdus au loin.
Elle crut qu’à l’amour, moi, je ne pensais pas.
Lentement, elle laissa retomber sa main.
Ce jour-là, une femme s’enfuit loin de moi
Et je perdis l’Amour, parti dans le lointain;
Ce lointain horizon, où, à ce moment-là,
Je voyais surtout l’ombre de ma mère morte.
Car l’ Amour est ainsi, construit de telle sorte
Qu’un deuil non accompli lui fait une cohorte
De voiles sombres qui l’empêchent de voguer.
Face à l’ Amour, toujours la Mort est la plus forte.
Cette femme ne put, ne pouvait ,distinguer
Dans mes yeux l’oiseau noir qui s’y était logé.
Un jour, l’Amour est passé, je n’ai pu le voir.
Et la femme déçue a disparu un soir.
Un jour, l’ Amour passa et je ne le vis pas
L’Amour, faible au combat. La vie, c’est comme ça.
©Hubert Clolus