un fabuliste fabuleux – Marie Combernoux

UN FABULISTE FABULEUX

 

Non, ce n’était pas La Fontaine,

Ce n’était pas Esope non plus,

C’était un poéte Occitan

Qui s’appelait Christian

Et écrivait des fables affables.

 

Un jour, de retour d’une balade

Il s’arrêta sous l’ombre d’un grand chêne

En se disant pourvu que le vent ne se lève

Car tout le monde le sait : le chêne rompt !

Et seul le roseau ne plie pas !

 

Il arriva dans ce lieu magique et sylvestre

Un écureuil le vit en premier et lui dit :

Monseigneur, que nous vaut votre visite ?

Asseyez vous donc là, j’appelle mes amis

 

Il posa donc son séant sur la souche

Tout en dormant et rêvant sous les cieux

En attendant les animaux de ce lieu

Qui ne tardèrent pas tant ils étaient curieux

 

Tous firent cercle autour de lui , l’un apportant

Des noisettes, l’autre des cacahuètes,

Un héron au long bec emmanché d’un long cou

Lui amena même des crevettes !

 

Devant toutes ces amabilités,

Notre ami fabuliste s’écria :

Diantre ! Que me vaut tout cela ?

Vous êtes, me semble t’il, bien affables

Et méritez céans que je vous narre

Sans tarder, une petite fable.

 

La fable de l’orang dégoûté,

Ou bien celle de l’ours mal léché ?

Où encore celle du loup souverain ?

Laquelle dites-moi,  aimeriez vous  entendre ?

Peu importe Monseigneur, ce que vous choisirez !

 

Alors dit le Conteur je vais vous transporter

Chez le zèbre rayé des cadres,

Dont vous ignorez tout , jusqu’à ce triste monde

Où je vis et où je dois repartir , et je vous dit :

Adissiatz a toutis ! tornaré leu !

Et faute de dictionnaire fiable,

Nos animaux restèrent sur cette Fable Affable !

*

©Marie Combernoux

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Marie Combernoux

Marie Combernoux (46)

je ne suis plus une jeunette, je suis née le 3 Avril 195....et quelque, j'ai été élevé jusqu'à mes 12 ans à Caussade (82) par mes grands parents , qui étaient agriculteurs et négociants en fourrage, j'ai été élevé entouré de nature, d'animaux de basse-cour, d'un jardin, et j'ai aussi appris l'occitan car entre eux mes grands parents le parlaient. Après 12 ans de bonheur , je suis allée vivre àToulouse, avec ma mère et son mari. A partir de là, ce fut une autre histoire.... je viens d'écrire un libre de nouvelles, réelles et fictives, et de poésies, j'attend sa sortie. Voilà un peu de moi, mais vous ne savez qu'une partie de ma vie riche et cahotique à la fois Bien cordialement.

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10 Commentaires
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Invité
7 novembre 2018 18 h 07 min

Bonsoir Marie bravo très beau texte et touchant dans lequel vous rendez hommage à notre aimable fabuliste Christian, je trouve que les fables restent toujours d’actualité , puisqu’elles touchent les humains de tous les temps , arrivant sur la langue des animaux. qui sont souvent plus sages que la gent humaine, ça donne à penser sur une question ou sur une autre et c’est toujours enrichissant..
Agréable soirée
Mes amitiés
Fattoum.

Invité
6 novembre 2018 22 h 43 min

Durant toute la première partie de votre fable, j’ai cru être plongé dans le “Bélibaste” d’Henri Gougaud. Mais peut-être que les animaux de la suite sont peu de ces hérétiques qui agitèrent votre beau pays. Merci pour ce texte surprenant, léger et enjoué qui fait beaucoup de bien à l’âme.

Christian Satgé
Membre
6 novembre 2018 17 h 56 min

Je suis, Marie, sincèrement ému et touché par ce texte qui vaut plus que mes écrits et que je ne mérite sûrement pas. On m’a si souvent dit que je faisais dans un genre – et un style – désuet et qui ne convient pas plus à notre époque qu’il ne plaît “au public” de celle-ci que vous me réchauffez le cœur et l’âme par ces mots et ces envolées. Au plaisir et pardon si mes mots vous semblent patauds…