Tu n’seras pas martyr
On cherche des mots doux
Et des mots qui rassurent,
Mille fois ils tournent dans la tête,
Mille fois on y revient.
Mile images s’y mêlent
Dont celles de nos enfants
On en a presque honte,
Alors on reste absent
Et les larmes nous montent.
Avec les images
Les souvenirs remontent,
On en tourne les pages
On aime ce qu’ils racontent.
Ces instants familiers,
Ces sourires radieux,
Et soudain ce regard
Qui vous perce les yeux.
Il semble demander:
“C’est pour quoi?, c’est pour qui?
Est ce que c’est pour un Dieu?”
Regard insupportable
Qui ne dit pas un mot
Et nous laisse incapable
D’étouffer un sanglot.
La mort est détestable,
Le vide, le néant,
Et l’absence exécrable
Qui rallonge les jours,
La nuit les yeux béants
Et le silence autour.
Et toi le meurtrier,
Lorsque tu es parti
Tu n’ t’es pas demandé
Ce que valait la vie?
Tu t’es laissé berner
Au moment de mourir
Tu n’es qu’un suicidé,
Tu n’ seras pas martyr.
Il ne restera rien
Pour remplir ton linceul,
Ta mère taira ton nom,
Elle voudra rester seule
A chercher le pardon.
Elle cherche des mots doux
Et des mots qui rassurent.
Mille fois ils tournent dans sa tête
Mille fois elle y revient
Mille images s’y mêlent
Dont celles de son enfant.
Maintenant elle en a honte.
Alors elle reste absente
Et les larmes lui montent.
Il fallait y penser
Avant que de partir
Tu auras tout raté
Ta mère va te haïr.
Tu n’es qu’un suicidé,
Tu n’ seras pas martyr.