Tu diras à ton père – Marcel Charlebois

S’il fut un temps où jadis

Les comiques et revolvers

Entre deux presses quotidiennes

S’enfuirent dans les abysses

Avec le frère et son temps.

 

Il n’y a jamais eu de prémisses

Là où tout semble si prémédité

Dans cette marmite sans grade

Et son écuelle noyée d’amertume

Là où bouillonna toutes ces larmes.

 

Sur le front de cette misère

Les victoires défilent absurdes

Avec l’armistice et mon père

Dans cette galère avec mon frère,

Et moi bataillant l’un, l’autre.

 

Il restera vous, la descendance

Pour imaginer un monde meilleur

Que le mien défaillant, sans progéniture

Là où la raison dans sa turpitude

M’enjoignait de casser l’irraison.

 

Il ne restera que de nous ces lettres

Acheminées par cette plume vieillotte

Abandonnée à ses songes délavés

Par la repousse que vous incarnez

Si loin de vous et pourtant si proche.

 

Le frère du frère,

11 décembre 2020

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Marcel Charlebois

Marcel Charlebois (91)

J'habite au Québec, à Montréal plus précisément.J'ai découvert à l'âge de 15 ans mon amour des lettres. À la bibliothèque du lycée, j'ai d'abord dévorer les bouquins avant de fignoler ma plume. J'ai aussi depuis comme vous le constaterez fait mon chemin dans cette vie empruntée aux aléas des caprices qui en contrôlent l'existence. Certes j'épluche les lettres tant bien que mal et tant pis, cela me convient parfaitement. Alors me voici sans fioritures et dans mes expressions les plus simples. Voilà donc ma description du fouillis par lequel chacun d'entre nous s'abandonne inéluctablement.

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