Tu conduis
Les yeux rivés sur le point de fuite
Des kilomètres en perspective
Tu conduis
Les couleurs filent
Émotions et pensées sur le siège passager
T’effleurent
Avec la grâce du plus fin des sculpteurs
Une seconde se brise aux portes de l’infini
Tu tournes la tête
Et mille femmes sourient
Il y a la môme planquée dans tes fossettes
Fossés dont elle fait sa tranchée
La môme qui tient en joue les fausses dettes
Gardienne effarouchée de l’audace dans tes yeux
Sans redouter l’absence d’un lot d’as dans ton jeu
Trépignant d’impatience sous un ciel de défis
Munie d’un peu importe
Armée de la sagesse des joueurs aguerris
Sans mouvement de recul face aux plaies à guérir
La môme, planquée dans tes fossettes
Qui sait et te répète que toute carte est à jouer
Qu’aucun présent ne nait pour être défaussé
Tu conduis
Les yeux rivés sur le point de fuite
Des kilomètres en perspective
Tu conduis
Les couleurs s’ombrent
Il y a la guerrière qui peint sur ton visage
La défiance et la force
Flamme dure dans un regard
Corps à corps qu’elle amorce
D’un serrement de mâchoire
Sans cible
Mais si prompte à tirer
Les flèches qui se ficheront
Là où elle a visé
Tu conduis, les yeux rivés sur le point de fuite
Des kilomètres en perspective
Tu conduis
Les couleurs vivent
Il y a l’être ange
Qui intrigue et fascine
Dont le sourire solaire
Suscite l’adoration
Il y a l’être ange
Dans ton humanité
Et l’écho des étoiles
Dans les pas
D’une perle sacrée
Tu conduis
L’œil rivé sur le point de fuite
Des kilomètres en perspective
Tu conduis
Les couleurs veillent
Il y a la petite sauvage
Qui va pieds nus,
Fraie son passage
Entre les règles absurdes
Et se glisse dévêtue
Sous tes habits troués
Il y a cette sauvage aux mains salies
Qui montre les crocs en riant
Puis les plonge dans la chair de la vie
Qu’elle dévale, t’éclaboussant
Tu conduis, les yeux rivés sur le point de fuite
Des kilomètres en perspective
Tu conduis
Les couleurs suivent
Il y a l’élan infini
De ceux qui ne se trouvent pas aux places qu’on leur désigne
Ceux qui portent une foi que nulle peur ne résigne
A fermer l’œil face à la vasteté du monde
Et bâtir les barrages
Qui tarissent un chemin des possibles qui l’inondent
Il y a dans tes pas sages
L’élan infini
De ceux qui marchent
Vers leur vraie vie
Tu conduis, les yeux rivés sur le point de fuite
Des kilomètres en perspective
Tu conduis
Les couleurs dansent
Il y a la poète qui respire malgré toi
Dans le moindre des mots que tu tires de ton cœur
Dans tes gestes esquissés à l’encre de l’émoi
Dans chaque regard qui luit
Dont la beauté qui règne au-delà des langages
Se traduit dans les âmes sur d’invisibles pages
Il y a la poète qui écrit dans ton ombre
Éparpillant des vers et jonchant de recueils
http://www.poesiedesrues.com/ecrits-collateraux/tu-conduis
a lire et relire et encor lire
merci
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