Tout feu tout flamme de Jean-François Joubert

Tout feu tout flamme - Jean-François Joubert

Tout feu tout flamme…

Des cailloux, dans le ciel, qui scintillent, un feu de bois, du granit, des camarades draguent, boivent, fument, parlent, moi profitant de la mousse, de la texture de cette herbe de dune dont je ne connais pas le nom, je pense magie. La nuit, le ciel s’éclaire, une lumière naît de roche qui vole, incroyable, et le plus incroyable, je vais dire un gros mot, la naissance d’une langue sans fin, les mathématiques délivrent un lot de poésies au ciel, les constellations.

Nuit. Même pas peur : ce souvenir est celui d’un enfant rêveur, qui a la mer dans le sang, une rivière qui coule dans les veines. Allô docteur, pourtant ce sang n’est pas bleu mais laisse cette marque sur ma main, je n’ai pas de veine…

Le fruit de mon enfance, je l’ai là, dans ces souvenirs, feux souvenir, le plan d’eau, je le connais, les courants d’air en classe . Ils utilisent un train pour expliquer le vent/vitesse, le paysage défile trop vite, des arbres, des platanes, de la bruyère, et un moteur, le grincement des rails, je connais que le rail de Ouessant, et son aspect dangereux, Kéréon, la jument, le Créac’h, le Stiff, ils sont quatre pour protéger les oiseaux migrateurs, d’ailleurs Dieu !

Oui, toi Dieu, et tes messes basses, pourquoi tu as fait l’estran, et moi Humain, j’ôte le h, reprends forme et goût à la vie, un titre de livre dit que les oiseaux se cachent pour mourir, en ce moment, je parle à un mur, sans lichen, sans fleur, un mur qui parle, la technologie que j’utilise pour meubler ma quête du sens de la vie, l’infini, je le cherche pas. J’aime ce chiffre huit, symbole du 8 dans l’injure mathématique, sur tous les continents, même celui de plastique.

Ici, sur cette page, je cause au monde à l’univers, de mes vers, ceux de ma bière, mon trou. Ses vers mangeront ma chair, et deviendraient, qui sait, une fleur ? J

Je ne sais si les âmes vont à la vitesse V vers un ailleurs, je ne suis pas un corps, pas un corps mort, pour moi une bouée de sauvetage pour accrocher son étoile, un bateau !

Beau tableau, le feu crépite, l’enfance me quitte, et le silence ne me fait pas peur. Je bois une île noix de coco, du Malibu. Je vomis, les autres le font, alors processus d’intégration, comme le langage, je bois. Je ne bave pas mais saute, plonge d’un crapaud, je suis là, bien dans mon signe de feu, d’eau, d’air, la Terre, qui se finit. Un soleil dans le ciel. Notre révolution, c’est de tourner autour comme un vinyle, digression, un panneau pas de sens interdit m’a marqué plus que les suites de zéros et de uns qui forment cette bouteille amère que je jette à la mer. Pas même un mercredi, mais un jour de Mars, la rouge, sang, mon sang, a moins de bleus que ma cervelle balade qui chante au ciel éteint les jours de pluie, de brume ou de calvaire, où dans un studio, j’observe les étourneaux étourdie, les moineaux ahuris, et le couple qui copule et roucoulant ce chant, cette ballade d’Amour pour un œuf. Je ne navigue plus avec cette voile lourde qui pliait mon dos, qui, usée, se déchirait avant le crapaud, ce rocher qui surplombe l’entrée d’un aber. Il dut son nom, il a fallu que je tombe au repêchage d’un examen que je ne nomme pas sur la partie géographique, l’Amazonie, je dis au monsieur, ce que j’ai entendu, les arbres et leur synthèse de la photographie nous font respirer, alors que l’Océan nous aspire, bateau surchargé qui coule, une pierre, roule, c’est un galet…

Par chez moi, les pierres sont polies, elles ne disent pas bonjour pour autant, elles sont de forme douce, corps d’une femme. Je ne danse pas, je ne pense pas, je ne mange pas, je regarde la nuit, et son toit de lumière, des étoiles filantes, au pays du sel, Guérande, Noirmoutier, un copain d’avant et moi nous étions en admiration sur un congrès utile d’étoiles filantes, comme une vielle dame à l’aise au crochet, ses météorites, comètes, ses huit fuitent vers un point noir, un trou noir. Je l’ignore. Moi, je ne suis guère scientifique au moins mon sang est bleu, je n’ai pas de veine comme au Friomveur, ce courant qui file a dix nœuds, parfois quand la Terre, le Soleil et la Lune s’alignent, ne me demandait pas de la précision. Je ne dessine pas sauf les cardinales, pour placer le danger, là le feu de la nuit ne nuit pas à ma dérive continentale, je vis mes premiers jours d’adulte, je vie, en mode souvenir ma jeunesse qui se libère. De quoi ? De chaînes, non, je ne dérive pas, je ne suis pas coincé dans une case, une maison en créole.

Dehors je respire, la nuit m’aspire…

Dedans , je joue, et là, les étoiles ne me causent pas du beau temps, et de la pluie. Tous les apprentis marins savent que la météo est une science capricieuse, trop complexe en interaction pour nos dix pour cent. Cela c’est pour être président, nuit, sans bruit, et le feu est vaillant. La fille est blonde, belle, elle a une étincelle, se lève comme une toile abstraite et traverse, le feu de la grillade, s’allonge auprès de moi et m’embrasse. Ivre de joie, ma langue tourne, comme le tourne- disque, comme si je connaissais la musique, mais je n’ai pas de voix. L’ivresse doit me délivrer de quelques maux, mais comment parler du chiffre huit, l’infini qui surplombe. Comment dire que je ne sais pas pourquoi le caillou Terre dérive dans le ciel. J’admire l’Ourse, mais la confonds avec Cassiopée, cherche le cygne, mais tiens la main d’une dame qui me regardait. Ce jeune garçon naïf, observant le ciel, habitué à plonger en mode silence. Allez, soyons fou, une injure de plus. La fille sans même lui demander son prénom m’embrasse, peut-être qu’une étincelle jaillit, trouvant plaisant cette activité. J’oublie les gars qui s’oublient et crie, ma gêne est perceptible. Né timide, et observant le ciel, j’ai des désirs d’îles, d’être un oiseau aux ailes jaunes, au bec noir, pas le Penn Duick, un monsieur De…

L’aube ne viendra pas cette nuit- là car idiot, nous sommes partis vers un Portsall, dans une boite de sardines, boire sans soif, dévisager sans fin, se mesurer. Et je le dis aujourd’hui : nous ne sommes rien, rien que des bouts de chairs, et une mémoire, faite de nuits. Je ferme ma gueule de chien, ferme les yeux, chez moi, dans mon studio. Et je vois quoi : es étincelles, des points blancs dans ma nuit, et je m’ennuie de ne pas voir des images, né en note de piano, je ne peux dessiner le grand traîneau de la chaîne de la vie, juste certains d’un truc, d’une chose, c’est né de l’infiniment petit, comme moi, ce petit bonhomme qui vous offre une page de vie.

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Jean-François Joubert

Jean-François Joubert (11)

Deux vies, une gaie où véliplanchiste et vivant dans un aber, je jouais avec l'Océan, puis l'amour, les maux arrivent quand son sac part, j'arrive en avion à l'asile, deviens " clochard Céleste" et puis en 2003, en dépression, skippeur, bon, vous comprendre que j'aime jouer, avec les mots, aujourd'hui, je reste un homme presque mort, tant la morsure du temps me blesse, mais j'ai trouvé ma voix, mes mots, ma forme, alors je navigue sur la toile, et devient une étoile fuyante sur Terre, et ne compte plus mes bleues...Très heureux de trouver votre forum... j'y divaguerais, volontiers, en loup solitaire...

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