Hélas, notre maison …
Un siècle de vie,
Rend-toi à la raison,
Oublie-la, c’est fini.
Tous les volets sont clos,
La glycine les lie
De ses branches là-haut,
La cour est envahie,
Des hortensias bleus,
Fleurs sauvages roses,
Cette glycine pleut
Et s’étirant elle ose
Prendre d’assaut la cour
Qui devient un tapis.
Cette maison – l’amour
De ma mère – périt,
Sa volonté faite,
Elle changera de main
Et pour nous c’est bête,
Il n’est plus de demain.
La Saga s’éteindra
Et mon coeur se fêle,
Rien ne perdurera,
Ma mémoire est frêle.
J’oublierais c’est certain
Le chapeau de paille,
Ma grand-mère au jardin,
Qui vaille que vaille
Met le feu aux branches
Coupées de la veille,
Pendant qu’on se penche
Et que l’on surveille.
Plus avant encore
Le gros cerisier
Etait un frais décor,
Frôlant les framboisiers.
De tout ce bonheur mort
Les images viennent
Mes préférées encor,
Eugénie, ma reine,
Qui jamais détrônée
M’a ouvert sa maison
Je l’appelais mémé,
Rien n’a plus de raison.
Maman dis-moi pourquoi
Tu aimais la guerre ?
Es-tu fière de toi ?
Nous sommes à terre.
Ta loi tu l’a faite,
Jusqu’au bout de ta vie,
Es-tu satisfaite ?
As-tu assez puni ?
©S Gibert
Bonjour et un grand merci Christian Satgé, il m’a difficile de publier ce texte si personnel .On! ne peut pas toujours ne penser qu’aux petits oiseaux ..
Magnifiquement écrit. C’est un petit bijou que vous nous offrez là. Mercie t bravo…