Tous nos matins sont comme le premier – Christian Satgé

À l’orée de l’aube quand s’apaisent
Nos transports j’aimerais peindre la volupté
De nos joies qui peu m’usent et tant m’aisent,
De nos jouirs, du plaisir que nous avons rapté
Aux nuits, quand se sème d’étoiles la toile
Des nues sur une mer tourmentée de draps
Qui, à ta tendre pudeur, ne sert plus de voiles
Et qu’on a fait morfler un Morphée scélérat.

Loin de la pruderie des coquettes, des larmes
Des violons, nous sommes à nos badineries
Et nos batifolages qui ont plus de charme
Que vos marivaudages dont, nous, tant on rit,
Vos bagatelles qui ne sont que corps au vide
Offerts et, plus souvent, cœurs au néant donnés,
Aux heures que le petit matin rend livides,
Après s’être vendus plutôt qu’abandonnés.

Ah, s’ils savaient que la corolle de ta robe
Cache la délicatesse d’une vraie fleur
Qui fait de chaque instant que, tous deux, l’on dérobe
À un Temps Attila, un moment de bonheur.
Dans la félicité qui vient du partage,
Tout n’est que caresse et tendresse entre nous,
Quand la nuit si câline nous rend otages
D’un désir sensible et sensuel, sans tabou.

© Christian Satgé – décembre 2019

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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Anne Cailloux
Membre
25 décembre 2019 21 h 42 min

Oh quelle sensualité Christian, belle Ode à un souvenir si présent. Envie de replonger encore un peu pour se perdre dans ce moment d’extase et ne plus revenir, pourquoi pas.
Magnifique, cela vous va si bien.
Anne