Tölbör ou “l’addition” – Henry de Chanterac

Léu s’était assise au rez de chaussée de la résidence et regardait les grandes plantes autour d’elle, dérangée par les visites de Huang-han et de Han-Fung. La géométrie était toujours la même un grand arc devant lui un spectacle de verre vers la facade toute aplatie et naturellement construite de l’immeuble d’à côté.

– J’aimerais bien être comme ce sage grand-mère Vimalakirti. On est tellement triste parfois avec la religion. Yuin-Lé a de tels complexes avec sa taille parfois qu’elle en devient insupportable à la chaîne de travail. Je crois que c’est parce qu’elle n’arrive pas à retenir l’attention des hommes.

– Et toi tu en tiens un où tu fais ta Bodhisattva ?

– Je fais ce que je peux en attendant un phénomène météorologique à mon échelle. Un invité du dîner a retenu mon attention, c’est un compositeur russo-coréen, la quarantaine, un bon parti, dit-elle à sa grand-mère en couvrant la ligne d’un crachement ironique.

– Un bon parti, un bon parti, ca se dit ma chérie, ne me dit pas que c’est parce que tu es communiste ou que tu poursuis tes visées personnels que tu ris comme ça, car si tu le dis tu dois avoir de l’affection pour lui…

En tous cas tout ca me rend joyeuse. Tous ces exercices physiques des garçon ne serait-ce atteindre un pic avant de retourner à l’immobilisme dépandantiste de la vieillesse et de la jeunesse.

– Ce soir je sors avec trois amis en boite Yuin-Lé, Kang-shu et schun-Zi ma camarade d’histoire de l’art.

– Comment ça se passe en fait ? Très bien nous avons « extrapolé » Mais changeons de sujet Shun-Li est toujours en fugue ?

– Ne sois pas arrogante, j’ai des nouvelles d’elle au téléphone, j’aimerais que tu respectes un peu ses rêves d’indépendance même si elle est, c’est vrai, un peu seule dans son entreprise et qu’elle va finir comme défroquée, comme Zhou-o. Elle ressortit ses dents d’écreux.

– L’important c’est la lumière, les arbres et les reliefs, c’est le message que ta mère tâche de t’envoyer . Avec son amie, elle s’éclate.

– Tu fais des mauvais rêves en ce moment ?

– Ca m’arrive, mais tu sais être fort être faible c’est un infini et perpétuelle retournement. A toi d’être forte ma chérie, bye fit-elle à l’instar d’un pilote américain des Tigres Volants avec qui elle avait flirté, et dont il n’en était sorti qu’un chagrin d’amour, tant il ressemblait au mauvais bourgeois de Pékin. Faussement amical, riche, sûr de leur dû. Ca n’entrait plus dans la spiritualité aristocrate de Lao-Tsing, excellente communiste, toujours en attente de l’ouverture de la Cité interdite.

© 2017 – Henry de Chanterac –

Nombre de Vues:

119 vues
S'abonner
Me notifier pour :
guest

1 Commentaire
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Plume de Poète
Administrateur
29 octobre 2017 6 h 29 min

Merci pour cet extrait d’ouvrage Henry et pour vos partages.
Nous avons hâte de découvrir vos autres textes.
Bien à vous,
Alain