Tant qu’il y aura des hommes-Brahim Boumedien

                   

                 

       Je choisis ce titre pour parler de certains noms, de certains lieux, de certaines dates, de certains moments forts et marquants durant les années où j’ai exercé mon métier que ” j’aimais, que j’aime, et que j’aimerai”. La chronologie, à l’intérieur de la période considérée n’est pas respectée : les événements sont relatés dans l’ordre où ils me reviennent.  Les acteurs ne sont pas tous cités. Ils sont si nombreux et si attachants et selon leur âge et leur rôle, dignes de considération, de respect, d’estime, d’affection ou d’amitié.

 

 

                                 Décembre 1962 Ecole de Garçons Ouled-Djellal

         

       Le Directeur dont je garde un excellent souvenir (comment peut-on oublier cet homme pétri de qualités humaines et professionnelles) vient me voir dans ma classe, pour m’annoncer une nouvelle à caractère administratif, qui, visiblement, ne lui fait pas plaisir : la hiérarchie vient, en effet, de décider que non seulement je ne vais pas être payé en contrepartie du travail effectué pendant les trente-sept jours passés, mais que je dois encore cesser toute activité. Motif : je n’ai pas encore atteint les dix-huit ans requis pour être recruté dans la fonction publique.

         

           Sachant que j’ai interrompu mes études pour venir en aide à ma famille, mes collègues, dont la solidarité est une valeur partagée, me conseillent de m’adresser au syndicat des enseignants pour défendre mes droits et s’arrangent pour me procurer l’argent du voyage jusqu’à Biskra, ville distante d’une centaine de km, afin de présenter mon cas à M. BOUZIANE Ali, Inspecteur et responsable syndical à l’échelle régionale.

         

            Cet “honnête homme” dans tous les sens du mot, a été très sensible à ma situation : trois jours après notre entretien, il m’adresse une correspondance dont les termes sont encore gravés dans ma mémoire. Je crois qu’ils ne s’effaceront jamais : “Suite à notre rencontre, j’ai demandé audience à M. l’inspecteur d’académie de Batna, audience au cours de laquelle je lui ai exposé ton cas. J’ai obtenu l’assurance formelle que tu seras payé pour la période pendant laquelle tu as travaillé et que tu resteras en poste jusqu’au jour de tes dix-huit ans.

Sentiments syndicalistes. A. BOUZIANE”

           

 

         Les choses se sont passées effectivement de cette façon. Depuis ce jour-là, j’ai la ferme conviction que mon pays se portera bien, “TANT QU’IL Y AURA DES HOMMES.” Où que vous soyez, Si Ali, où que vous soyez mes chers collègues, mille fois merci.

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Brahim Boumedien

Brahim Boumedien (560)

- Diplômé de l'Ecole Normale Nationale d'El-Harrach - Formateur (Education Nationale et Formation professionnelle) - Ancien professeur de Techniques de gestion et de Techniques d'Expression - Ancien professeur à l'ENNET - Ancien directeur de collège. S'occupe actuellement de recherche pédagogique (lutte contre l'analphabétisme, en particulier)
Site Web : http://pedagotec.e-monsite.com

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4 Commentaires
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Slimane Lagra
Membre
5 mars 2020 13 h 57 min

Je trouve que c’est un très bon geste de reconnaissance. Bravo et amitiés

Invité
4 mars 2020 9 h 26 min

Pour moi, il est toujours très intéressant de connaître certains épisodes de la vie des personnes avec lesquelles on échange des impressions, comme sur ce site. Merci Brahim de cette confiance ! Amitiés.