Sur la tige de l’amour – Selmy Accilien

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http://www.refletsdutemps.fr/index.php/thematiques/culture/litterature/item/sur-la-tige-de-l-amour

 

Haïti, Port-au-Prince là où vit Selmy Accilien sur sa tige, une fleur butine, palpite, cherchant, cherchant l’Amour, né et rare, vivant ou survivant, sur une île volcanique, tyrannique, qui ne nourrit pas tous ses hommes rescapés de la furie de cendre de leur racine carrée de ce volcan de la Vigie qui rallume trop souvent sa joie de tout détruire, et derrière cela ces mots, extraits de l’ouverture du livre :

« Je vis là

Auprès de ce lac jaloux

Et de ses vagues prostituées.

Là, dans l’épiderme de laurier rose,

Dans la nudité de liège en furie,

Dans le floréal de sortilèges d’été.

Je vis là,

Cette vie d’abeilles en voyage.

Pas trop loin d’ici

Je construis mon île bleue

Avec le souffle de la tourbe,

Le flux de mon âme,

Et la chlorophylle d’esprits mortels.

C’est une île videuse,

Île de cendre et de volcan,

Île de rêve en éruption,

Île de tige de fornication totémique.

Elle n’est pas trop loin d’ici ».

Golfe de Gascogne, en fuite, un bout de foc pour maintenir au mieux l’assiette, un coup de baston comme cela, j’en ai pas vu depuis que je navigue, alors là, je vais aux Antilles, depuis un mois on calcule la météo, on, c’est qui, les cinq membres de l’équipage qui vont à la capitainerie et regardent, anticyclone et dépression, « mal de mer ». Allongé sur la banquette du carré, je vomis ma bile dans un seau, de l’eau dans le cockpit, dehors zéro degré, hémisphère nord début de notre sort sur l’Aigue-marine partie de Vendée, ponton Vendée globe, s’il vous plaît ! « mal de mère », c’est un peu comme une fièvre et un soupçon de palud, vous mourez, vous vous videz, vous êtes en souffrance…

En fuite perpétuellement, en fuite orphelin, connaissant la vague scélérate mais pas celle de terre de ce volcan qui éteint leur yeux, les fait pleurer, et allume leurs phares, leurs plumes acérées tel un rapace, un Milan Royal, Haïti terre d’exilé, terre d’asile, terre d’écrivain, non, de poètes, ils malmènent la langue, susurrent leur blessure, la plume d’oiseau enchanteur qui nous laisse, nous frères de l’Hexagone, heureux de quoi, je vous le demande ? Heureux de les lire, et pourquoi eux, car le sang parle, il est la vie, l’arbre, la genèse, la thèse, et que personne ne se taise, En fuite ou Sur la tige de l’amour, que Selmy et ses amis publient aux Éditions du Pont de l’Europe, je les vois lutter tête haute, conserver de l’Espoir, eux qui ont perdu la mère patrie, un soir où la flamme de l’enfer surgit et dévaste tout, partout, tel un tsunami, une vague scélérate mais pas leur âme où les mots sont d’où, doux, cœur d’oisillon égaré sur la nappe-monde qui les laisse entrevoir la richesse des truffes noires dans nos tours d’argent, eux, ont l’éclat de tonnerre, la fureur de vaincre ce mal enfoui en eux, en leur sang, Selmy est un grand, un pas grand-chose, vous me direz : Faux, il a une plume volatile qui sous ses métaphores nous donne son cœur, sa joie d’Hêtre, son univers est riche, lisez ce souvenir :

« Souvenir

Je traverse l’allée gauche de ma vie

Et marche auprès de la maîtresse

Des songes de buis bulbeux

Auprès du destin fatal des âges de saphir.

La nuit n’a pas de rumeur

Quand les rêves se suicident

Sur le trottoir de l’hiver,

Quand il fait froid dans le poumon

Du silence de laves hâlées,

Quand le désir nage au verso

Du gémissement d’insomnie.

Ah ! Le sommeil semble dérisoire

Au marché des noctuelles mendiantes,

Reposant sur la nudité des guirlandes,

Et skiant à pas perdus,

Dans le marais des amours rêvées d’hier,

Elles ne sont pas réellement dans l’oubli,

Plutôt en deuil

Dans mon âme d’homme ».

L’insomnie créatrice fait oublier un temps que nous ne tremblons pas encore, plaque tectonique statique sur le coordonné géo-galactique de l’Europe, notre vieux continent qui lévite et évite, à son tour d’entrer dans la danse infernale d’un hiver sans fin, la faim de lecture, nous le leur devons car ils ne pleurent pas, si la promenade de l’envie, leur touche la cible sensible de mon âme, avec charme, et file droit au cœur, les extraits de ces textes sont longs car, je ne peux envisager de couper une strophe, ce serait aller chez un charcutier arracher une canine à ma bouche ruinée, qui devant tant de beauté se tait et admire, jeunesse et talent ! Haïti terre d’asile, mécène qui cultive nos âmes de poison nanties, me donne l’envie de m’expatrier vers ce corps d’âme, chez ses cultivateurs de valeurs Humaines, et vecteur, mur porteur du charme de la poésie. Et si la boule sur laquelle nous sommes tous en galère est bleue, eux, sur une île nous délivrent en quelques lignes de nos maux, de notre banalité du RER, oublions notre stress, ouvrons son livre à Selmy, une voie royale, car ce jeune Homme pose, pause et nous propose comme ses frères et sœurs poètes de l’évasion dans leur champ de vision taciturne où sans l’amertume de la mer, il délivre ses sens, ses enfants de l’ère du volcan, nous vident. Leurs flammes telle cette lave reçue comme un glaive et qui rappelle sans cesse aux amis Terriens, aux lecteurs Humains, que la vie est courte, alors rêvons ensemble, prenons notre envol sur une tige, et que le divin du divan me pardonne qu’elle soit celle de l’Amour.

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SUR LA TIGE DE L’ AMOUR QUAND LE TEMPS EST EN VERTIGE de SELMY ACCILIEN

De Denise Bernhardt Sociétaire des Poètes Français.

Ouvrir un recueil de Selmy, c’est entrer au Pays des Merveilles d’Alice, selon Lewis Caroll.
Sa poésie ne ressemble à aucune autre, il dit dans la fraicheur et la candeur de son ressenti et de son âge.
Il se répète et ce qui apparaît comme un défaut pour d’autres, devient un charme de plus pour son texte.

Sa poésie est source musicale et lyrique qui court égrainant des mots simples mêlés à des vocables savants et précis.
Selmy c’est l’innocence bien qu’il ait connu les pires tourments de la vie, de l’amour ,de la mort. Son art est spontané, j’aimerais qu’il garde toujours cet aspect.

Son écriture est un Don, une expression rare .
Les Editions du Pont de l’Europe, dirigées par Gérard Wiehe Berény ont su offrir à ce texte d’exception illustré par l’auteur, un écrin, immaculé comme un jour de printemps, en harmonie avec la belle inspiration de Selmy Accilien.

Denise Bernhardt
Sociétaire des Poètes Français
Le 14 Juin 2016


Selmy Accilien, une âme et l’Univers.

De Jacqueline Fischer des éditions du Pont de l’Europe

Lorsque j’ai lu un poème de Selmy Accilien pour la première fois, en Décembre 2015, j’ai eu tout de suite conscience qu’il se passait en moi quelque chose d’inhabituel.

Plongée en apnée tout d’abord dans un univers matériel où faune et flore sont si présentes qu’on croit sentir et toucher constamment tous les éléments évoqués, qui ne le sont pourtant que par rapport à une âme qui les fait sa propre chair.
« L’épiderme de laurier-rose » ou « je suis un chiendent d’herbivores » et le « vent des mots » évoqué par le poète haïtien alors nous emporte au cœur d’autre chose qu’un décor qui serait, pour nous, exotique.
Il y a une assimilation quasi constante de cette âme à cet univers à la fois réel et rêvé. Et moins rêvé qu’évoqué puissamment.
Les images recèlent toujours une profonde originalité et surprennent le lecteur par une sorte de choc constant du concret et de l’éprouvé, on songe parfois à des collages mais moins surréalistes que symboliques.
Quand on lit Sur la tige de l’amour, on a conscience d’une force essentielle qui amène les mots, d’un contact avec un être qui s’éveillant, ébranle le monde. Ce n’est pas si ordinaire, cette puissance d’évocation, ce souffle, sans grandiloquence aucune, qui ne viennent ici d’aucune rhétorique, d’aucun procédé, mais du profond d’un être qui sait trouver en lui cette dynamique et la métamorphoser en mots, en expressions justes. Un peu comme une montagne qui surgirait de terre dans la simplicité de son irruption.
Mais ces poèmes sont aussi des poèmes d’amour et de désir. Jalonnés de prénoms de femmes aimées, évoquées chantées et même « incantées », infusées dans une ardeur tendre :

Ton sourire est une brise inédite
Tatouant ma peau d’un baiser extatique

Le désir se dit sans ambages, mais sans crudité provocante, la tendresse est derrière chacun des mots :

L’alose aura envie de ton ventre velouté
Pour une natation sublime
Ma langue attendra le couloir de tes seins
Pour un voyage éternel

Pourtant tout le recueil est aussi empreint d’une souffrance, mais pas d’une souffrance romantique de convention, celle de quelqu’un que le malheur et la tragédie de sa famille et de son peuple ont touché, souffrance aussi des incompréhensions du monde et de l’amour.

Oui je couds
Je cours mort
Il est vrai que le vent m’emporte en exil.

A travers cet univers, est souvent évoqué l’appel d’un autre monde, le désir d’un départ.

Je t’emmènerai là-bas
Où les outardes étendront leurs ailes

Rien non plus de statique dans ces textes : tout se transfigure, et le lecteur a l’impression étrange d’un texte d’animation, comme il existe des films d’animation (anima étant le souffle vital qui donne la vie et le le mouvement )

Sur la tige de l’amour
J’ai vu des rouges à la place des noires
J’ai vu des blondes la place es brunes

Le texte convie à cette mouvance, à ces émotions diverses et essentielles. Laissons-nous porter !

Jacqueline FISCHER

Selmy Accilien Sur la tige de l’amour, Quand le temps est en vertige Editions du Pont de l’Europe.

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