On prenait la rue du Mont-Cenis
Que l’on escaladait, marche après marche
Pour arriver rue Saint-Rustique
Aux pieds de la Basilique
Il fallait bien que l’on s’arrache
Pour gagner notre Paradis
Un petit tour parmi les vignes
Et l’on faisait, rue Saint-Vincent
Un salut à la môme Rose
Innocente fille qui repose
Victime d’une rencontre maligne
Dans le carré des indigents.
La-haut, la-haut, à Montmartre
On croisait les ombres
De Bruant, Coûté, Dimey, Rictus
Venus au Lapin à Gilles, pedibus
Chanter de leur Butte les heures sombres
De la Commune Libre, sans toque d’martre
Ils auraient pu aussi, en haut
Hanter l’âme fragile de Dalida
Silhouette éthérée, furtive
Brûlée par les lumières trop vives
De la Place du Tertre à l’Olympia
Des Folies, du Casino et leurs plateaux
En sa mémoire la Complainte
Se mêle aux cris des chalands
Venus mater les gigolettes
Du Moulin de la Galette
Dont les froufrous tournoyants
Du mendiant couvrent les plaintes.
En ce haut lieu de Paname
Les gamins de Poulbot
A l’apparition d’un tricorne
Essoufflé, rouge comme une borne
D’ incendie, se trissent au galop
En rires clairs, sans alarme
Et sur les toiles des rapins
A l’huile, à la gouache, au couteau,
Se retrouvent les multiples figures
Sous formes de vives caricatures
De touristes happés par les pinceaux
Aussi racoleurs que les tapins.
Toutes ces ombres crapahutent
Abritant leurs tristes heures
Sous la pâtisserie géante et blanche
Dont la grande ombre se penche
En un geste de Sacré Cœur
Sur les délaissés de la Butte.
J’aime beaucoup votre texte au parfum d’autrefois, Merci !
Superbe petit tour à la fois historique et géographique pleine de cette nostalgie de bons loi que j’aime à retrouver…
Une promenade sur la butte Montmartre haute en couleurs. J’aime beaucoup. Merci