sonnet
Quand les feuilles bruissent sous un vent rougeoyant,
Quand s’égrènent au sol les gouttes de lumière,
Quand l’aube s’engourdit aux pleurs de ses enfants,
C’est l’heure du recueil dans le froid cimetière.
Les grands champs avachis où rôdent des corneilles
Dans le frimas pesant paraissent irréels,
La rivière se tord dans ses anneaux cruels
Et noie en ses transports quelques nymphes vermeilles.
Cachée dans un clocher, une chauve-souris,
Quand passent les cochers, gémit son noir ennui,
Les orgues résonnent au loin hors des chapelles,
Des ombres égarées glissent sur le pavé
Que la pluis flagelle de ses mille étincelles,
Un cri sort de la nuit…Qui donc est appelé ?
©Giovanni Benini
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