Soleil en Bandoulière Nous entrons dans la Nuit – Alain Minod

SOLEIL EN BANDOULIÈRE NOUS ENTRONS DANS LA NUIT

Soleil mou – plat et blanc comme vin

Chaleur tendre et douce dans l’assiette du ciel gris

Rivière clairsemée de poissons fauves

Entre rives murales

A crème brûlée

Ce festin qu’elle attendrait

A la barbe rousse d’un arbre

Secoue l’estomac

De la ville

Il creuse mes entrailles

Puisque je l’ai épousée…

Or la jeunesse est absente

Mais là où elle trempe

Le soleil s’ouvre

Ici il vient se faisant écho brillant

De ce qui commence…

Le printemps

Ne peut s’user à le reconnaître

On prend son temps

Pour dévoiler dessous leurs masques

Les tueurs de ce qui s’épanouit

Nous ne sommes plus au temps

Des menuets de cour

Scherzo bat

Le mouvement…

Le soleil – de voile en voile –

Descend sur notre

Table dégarnie

Le festin est nu

Et le vent lui souffle dessus…

Il se lève – couronnant

La fin d’un jour

De travail

Le travail ! Sans tête ni voix

Que celle des princes

S’émiette et

Siffle quand il se perd

Voici le merle gambadant vers nous

Il accrochera peut-être

Un trille à

L’ouverture de la partie pour

La ville sans dessein

Qui voit se lever un soir étincelant

Pour le désordre amoureux

Contre l’ordre fou

Des lois

Le festin est nu

Le travail est à nu

Mais les loups des princes dansants

Sont ôtés ! Et l’on voit

Des monstres

En vigie

Passer dans des rues sans fin

Avec des yeux injectés

Du sang de

La haine

On n’attend plus dans la veille

Les monstres sont à nu…

Il est tard déjà…

Dans son dernier sourire

L’astre flambant neuf

Nous lance un

Dernier regard

Et nous chevauchons déjà

L’ombre âcre et amère

Et nous nous dégageons

De l’âpre guerre des places

Et des sièges où ruminent

Les fantassins des

Princes

Notre vent dans nos voiles

Secoue tous les puissants

Dont nous sommes

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Invité
22 avril 2016 17 h 27 min

l’aquarelle, son tête-à-tête avec les mots du texte _sont venus me chercher
grand soleil d’hommes
au soleil qui s’ouvre, se ferme,
ce quelque chose _à la fois gourmand et nu
contre le ciel grand tabac du monstre dilué, menaçant _en la citadelle
j’aime qu’il y ait quelque part cette fringale de vivre
« le désordre amoureux
contre l’ordre fou »