Seule au berceau, la mère – Hubert-Albert du Clos Lus

Seule au berceau, la mère adore son bébé

Seule au berceau,  la mère aux yeux écarquillés

Contemple  son petit  tel qu’il lui apparaît

La mère seule sait  qu’il y a un secret.

 

Seule au berceau, la mère ne veut pas parler

Seule au berceau , la mère, aux gestes mesurés

Retourne le bébé, lui prodigue des soins.

La mère seule a vu ses yeux perdus au loin.

 

Seule au berceau ,la mère a tout bien deviné

Seule au berceau, la mère, entend le baragouin

De son bébé  qui  vagit sans discontinuer

La mère , elle ne veut surtout pas de témoin.

 

Seule au berceau , la mère a peur de l’hôpital

De ces femmes autour  qui lui veulent du mal

Et surtout ragoter, cancaner à l’envi.

La mère ne veut pas trop parler du petit.

 

Elle a trop peur des mots, surtout du mot normal

Seule au berceau, la mère a vu le sceau fatal

Elle est seule la mère , au secret bien  enfoui

Seule au guichet, la mère attend de partir vite

Le destin du bébé, on verra bien ensuite.

 

Chez elle, c’est sans gêne qu’elle peut pleurer

Seule au berceau, la mère est comme crucifiée.

Seule au berceau , la mère endure avec patience

Elle sait que rien n’est vraiment joué pour l’enfance.

Seule au terrain de jeux, la  mère , en son landau,

Promène son amour qui  jase des  sons sourds

Elle serre, la mère, ses petits doigts gourds

Sait qu’il sera très longtemps pour elle un fardeau.

Seule au landau, la mère, ignorée par la foule,

 

Préfère  être la femme  seule qu’on refoule

Car, au fond, celui qui sincèrement lui parle

C’est son beau nourrisson, c’est ce bébé qui hurle

Seule au berceau ,le soir, la mère en son parloir

Invente pour son fils toutes sortes d’histoires

C’était ça, le secret, la corne d’abondance,

 

Entre mère et fils, l’éternelle connivence

Qui les fait s’envoler  tous deux vers les myriades

Etoilées , fées, lutins, divines promenades

Histoires pour bébés, si belles racontades !

 

L’enfant rit de bonheur  aux douces sérénades

L’enfant ne comprend rien, là n’est pas la question

Ce qui compte pour cette femme en sa maison

C’est savoir que bientôt  son enfant  sera beau

Qu’elle ne sera plus  seule près du  berceau.

La courageuse mère qui n’a trop rien dit

La courageuse mère cachant son petit.

**

©Hubert-Albert du Clos Lus

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