Repose en paix, ma sœur, dans cette terre aimante
Où pousse sur ta tombe un petit palmier,
Qui grandira, ma soeur, le palmier grandira !
Ma mère, ma douce mère, m’accueille en me disant :
« Hizia est partie, et mon cœur est bien gros,
Résignons-nous, mon fils et pour elle, prions
Pour que Dieu, le Seigneur, celui qui est là-haut,
L’accueille au Paradis qu’elle a tant espéré
Mais qu’elle n’a pu avoir au printemps de sa vie
Ni même en son été où elle a tant erré
A la recherche d’une âme à laquelle elle se fie. »
J’étais triste aussi, mais je me contenais,
De sorte que mes larmes coulent à l’intérieur
Et que celle qui me comprend, celle qui me connaît,
Ne voit pas que son cran est au mien supérieur.
Ma sœur souleva le voile, et je vis Hizia :
Ses yeux étaient fermés et elle était sereine
Sa joie était visible et ma main se plia
Sur un visage semblable à celui d’une reine.
Elle était apaisée, elle était même fière
D’avoir enfin trouvé dans la vie éternelle
Ce qu’en vain, elle cherchait dans la vie éphémère,
Ce vœu, si entravé par un destin cruel.
Je retournai pensif et marchant à pas lents,
Vers une porte ouverte mais à moitié fermée
A l’image de la vie, jouant avec le temps,
Pour élargir l’entrée, ou bien la condamner.
Et lorsqu’elle fut placée dans sa dernière demeure
La terre n’abîma point le corps de Hizia
Les pelletées versées par le fossoyeur
Devinrent des pétales aux couleurs d’hortensia.
Pas loin de cet endroit, dort l’autre Hizia,
Celle dont l’histoire est un peu différente
Celle par laquelle le poète brilla.
Repose en paix, ma sœur, dans cette terre aimante
Où pousse sur ta tombe un petit palmier,
Qui grandira, ma soeur, le palmier grandira !
- BOUMEDIEN Le 12 avril 2012