Scène ordinaire de Régina Augusto

Scène ordinaire

 

Sur le trottoir souillé un homme est allongé

Les gens sans s’arrêter marchaient sans regarder,

Les vêtements usés d’une douteuse propreté

De l’homme inanimé poussaient à s’éloigner.

 

Aucun n’est venu voir ou cherché à savoir

Ce qu’était son histoire à l’homme sur le trottoir,

Et je suis venue voir j’ai tendu un miroir

Car je ne pouvais croire qu’il dormait comme un loir.

 

Sur son bout de carton lui servant de maison

La mort sans aucun son, en a fait sa moisson,

Et pour quelle raison ces gens sans émotions

Refusait la vision de la mort en action.

 

Ils ne disent pas un mot, arrondissent le dos

Ils s’éloignent au plus tôt et leurs pas font écho

Aux klaxons aux corbeaux qui survolent là-haut

Le festin en dépôt qui git là sur le dos.

 

La sirène des pompiers, quelqu’un a appeler ?

C’est le jeune épicier que l’odeur a gêné,

Les « Braves » l’ont ramassé puis ils s’en sont allés

Voilà que l’épicier murmure « débarrassé ».

 

Et moi je reste là écœurée mais voilà

La vie reprend déjà nul ne demandera,

Qui était cet homme-là ou ce qu’on en fera

J’ai du mal à croire ça, l’humanité C’est ça ?

 

Régina Augusto Auteure.

Texte protégé.

 

 

 

 

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