Sans issue – Dominique Capo

Alors que je chemine sur cette plaine au sol gorgé de sang et de douleur, je me remémore ces rêves d’antan. Tandis que je marche seul sur ce Chemin solitaire parsemé de souffrance et de remords, je me souviens de ces songes surgis du Néant. Car, nul autre que moi n’est capable de partager avec toi les affres du malheur dont nous sommes chacun le porteur. Ni violence ni démence ne m’accompagne. Pourtant, alors que j’avance au sein de cette steppe accompagné de mes souvenirs, je ne peux m’empêcher de penser à celle qui m’a anéanti.

Car, progressant au milieu de la Nuit, je ne peux échapper aux cauchemars issus de mon passé. Et lorsque j’imagine cet éphémère instant qui nous a unis, c’est un cri de fureur qui, une nouvelle fois, me brise. Puis, mes yeux se figent. Mon regard s’élance vers l’infini. Mes traits, de détendus, se transforment et se raidissent. Et mon visage tout entier se décompose, et resurgissent d’entre mes lèvres ces mots mille fois maudits.
Créature née de l’oubli, je le suis. Puisque Déesse Écarlate liée aux lendemains itinérants, tu l’es aussi. Tu déclame ce chant véhément que personne ne comprend. Et tu emporte avec toi loin d’ici cette flamboyance que je chéris.

Oh, Obscurité éloigne moi de ce péril. Tempête, défie moi, je t’appelle de tous mes vœux. Parce que seules vos Puissances réunies m’attirent et m’assouvissent. Et me déchirant de leurs tourments les plus indicibles, me déchirent et m’empêchent de vivre. Cet anéantissement permanent dont je suis la victime ; lorsque mes pensées les plus intimes et les plus hardies me transportent vers toi, mon amie. Sans que je ne puisse les retenir et ainsi réagir. Aux Silences teintés d’effroi qui m’enchaînent à ces Éternités illusoires qui m’envahissent. A chaque fois que mon corps tout entier vibre à l’unisson de ce désir interdit. Qui vient me torturer en ce lieu désertique et en cette heure tardive. Ou je n’ai pas d’autre alternative de me laisser dépérir. En attendant que d’une autre existence naisse cet espoir chimérique. Au cœur duquel nul n’est encore admis. Mais qui fait de nous deux Êtres enfin non pervertis. Par cette folie qui nous a pris…

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