J’ai peur de traverser la vie la nuit
de me perdre dans l’obscurité comme un oiseau de proie
de ne pas trouver moi-même mes points cardinaux
échelle de bloc
la clé de la porte ma bien-aimée
où j’habite sans visa et sans documents légaux
pendant quelques semaines
la nuit tous les bâtiments se ressemblent
je ferais mieux de rester avec elle
collé à son dos ondulé comme une courbe dangereuse dans la route
avec les yeux ouverts
attendant de se retourner
pas sans émotion
parce que parfois en train de transformer dans une veuve noire
chez une femme-vampire
je sais qu’il me dévorera jusqu’à l’aube
mais je n’ai pas peur
je lui demande seulement de ne pas me faire trop souffrir
de ne pas me déchirer trop lentement
je n’aime pas souffrir
pour asister de ma propre mort
de voir mon sang jaillissant vers le ciel
comme l’eau chaude d’un geyser
de voir com’elle me brise moi tous os avec ses dents et les mâchoires
comment elle m’ avale morceau par morceau
comment elle crache moi les parties non comestibles
horrible
mais quoi ne fait pas un homme pour un moment d’amour…
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