Pacifique si l’on le laisse bien tranquille,
Gare à qui l’ennuie ! On le rencontre à la ville,
Comme à la compagne. Nous l’aimons bien. Pourtant,
Il ne s’attache guère, reste indifférent
Et solitaire. Il a la chance ( que t’en semble ? )
D’être gracieux, avec son corps tellement souple,
Son poil si doux à caresser comme une vache,
Son joli petit museau, ses longues moustaches.
Dis-moi. Peut-être t’a-t-il griffé quelquefois ?
Mais ne l’avais-tu pas taquiné? Repond-moi.
Vois comme il est calme. Il a deux occupations
Dans la vie : se reposer au soleil luisant
Ou près de la cheminée à ramoner tant,
Et lécher minutieusement son long poil doux
Pour le garder propre et brillant comme un loulou.
Mais ce n’est pas un inutile, il rend service.
As-tu bien des souris chez toi, pourries de vices ?
Laisse-lui donc ce souci : il aura tôt fait
De t’en débarrasser pour être satisfait.
Le chat a un ennemi déclaré : le chien.
Quand ils se trouvent, le chat, qui n’a peur de rien,
Fait le gros dos, hérisse le poil. L’adversaire,
Lui, gronde… d’assez loin… comme un tigron sans mère.
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