Depuis les restaurants où les cravates attablés
Siphonnent un bon vin à s’en tâcher la chemise.
Tapant des lèvres ensembles et entachant le blé
Des énormes pourboire au serveur qu’ils méprisent.
L’ombre du trottoir est éclairé de néons
Exotiques, par des baies vitrées enfumées
Les bruits de talons, des vestes caméléons,
Frénétiquement, se suivent dans la fumée.
Minuit est passé mais pas les joies de l’alcool
A des cris et rires raillant à la folie
Qu’un homme ivre riche et sa prostitué décollent
D’une Porsche et se livrent à jouer avec la vie
Et meurent heureux au pauvre prix de leur mort.
De l’autre trottoir grisé de ce boulevard
Se tient un dos avachis sur les murs briqués
Crevé par la faim, la misère aux poches avares
La capuche en caresse chauffée par un briquet…
Perdu sous l’horloge d’une gare égide
Peut-être que son heure est venue avec chance
Il ne sait pas, ne sait plus, peut-être qu’il pense
Ou n’a plus la force ayant la panse vidée.
Non pas seul, ils sont dix affamés qu’aucun songe
Ne réchauffe les cris, les pleurs assourdissants
Demain n’est qu’un vague avenir quand ils s’allongent
Sur l’une des rails dans un assoupissement
Et meurent heureux au pauvre prix de leur vie
Bonsoir mon ami poète Aldrick très bel écrit bravo
Agréable soirée
Mes amitiés
Fattoum.
Un texte qui rappelle Verlaine par son thème (les effarés) et sa facture. Une belle réussite…