Rue de misère – Aldrick Le Mat

Depuis les restaurants où les cravates attablés

Siphonnent un bon vin à s’en tâcher la chemise.

Tapant des lèvres ensembles et entachant le blé

Des énormes pourboire au serveur qu’ils méprisent.

L’ombre du trottoir est éclairé de néons

Exotiques, par des baies vitrées enfumées

Les bruits de talons, des vestes caméléons,

Frénétiquement, se suivent dans la fumée.

Minuit est passé mais pas les joies de l’alcool

A des cris et rires raillant à la folie

Qu’un homme ivre riche et sa prostitué décollent

D’une Porsche et se livrent à jouer avec la vie

Et meurent heureux au pauvre prix de leur mort.

 

De l’autre trottoir grisé de ce boulevard

Se tient un dos avachis sur les murs briqués

Crevé par la faim, la misère aux poches avares

La capuche en caresse chauffée par un briquet…

Perdu sous l’horloge d’une gare égide

Peut-être que son heure est venue avec chance

Il ne sait pas, ne sait plus, peut-être qu’il pense

Ou n’a plus la force ayant la panse vidée.

 

Non pas seul, ils sont dix affamés qu’aucun songe

Ne réchauffe les cris, les pleurs assourdissants

Demain n’est qu’un vague avenir quand ils s’allongent

Sur l’une des rails dans un assoupissement

Et meurent heureux au pauvre prix de leur vie

 

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Aldrick M

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Aldrick, jeune homme de 21 ans. Passionné des Lettres et de Poésie. Parce qu'écrire ce qu'on vit c'est le vivre deux fois.
"Les mots il suffit qu'on les aime pour écrire un poème" R.Queneau

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5 Commentaires
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Invité
9 juin 2019 20 h 54 min

Bonsoir mon ami poète Aldrick très bel écrit bravo
Agréable soirée
Mes amitiés
Fattoum.

Christian Satgé
Membre
8 juin 2019 16 h 23 min

Un texte qui rappelle Verlaine par son thème (les effarés) et sa facture. Une belle réussite…