Rimes en l’air – Véronique Monsigny

Rimes en l’air (Véronique Monsigny)

 

Le jour où me saisit le démon littéraire

J’ignorais le chemin des mondes visionnaires

Je voulais seulement pour un instant m’abstraire

De ce que ma raison nomme le nécessaire

 

Mais où prendre le large, où trouver l’estuaire

Du fleuve de nos âmes qu’on nomme imaginaire

Il me fallait larguer les amarres tutélaires

Qui liaient ma raison aux rives sédentaires

 

Je m’essayais d’abord au style épistolaire

Du roman familial je me fis  secrétaire

La mémoire ancestrale y trouvait son repaire

La transmettre aux enfants m’a semblé nécessaire

 

Je voulus donner vie à un monde visionnaire

Ma pudeur l’éteignit aussi vite que l’éclair

Il me fallut chercher dans un autre bréviaire

Pour donner à mes mots un rythme syllabaire

 

J’allai chercher mes rimes dans les sables solaires

Leurs pieds s’y enfoncèrent et soudain prirent chair

Je les menai ensuite sous des fonds lagunaires

Découvrir  en ces lieux des animaux lunaires

 

Si ces vers sont le fruit des heures solitaires

Passées sous les étoiles aux temps crépusculaires

Je voudrais de la terre à la fin les extraire

Et les laisser vibrer librement dans les airs

 

Alors comme les astres qui sont les luminaires

De la voute céleste qui la nuit nous éclaire

Ces poèmes sauront à mon cœur donner chair

Quelques chose qui de moi survivra au suaire

 

rimes

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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3 Commentaires
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Brahim Boumedien
Membre
13 novembre 2015 0 h 41 min

Un projet digne d’intérêt dont la mise en oeuvre s’annonce prometteuse. Je t’exhorte à le mener à bonne fin, car, crois-moi, cela vaut le coup !

Amitiés.

brahim

Marie-Christine Bossis
Marie-Christine Bossis
Invité
12 novembre 2015 18 h 32 min

très belle disons “explication” ou “réponse” au “pourquoi”. De plus il y a quelque chose qui compte énormément pour moi et pour d’autres je le sais car nous en avons souvent discuter, tu ne fais JAMAIS de faute d’orthographe!