1492 : Elle était la plus belle des bohémiennes, sur le parvis de Notre Dame,
même les gargouilles, au crépuscule venu, étaient à ses pieds.
Ils auraient vendu leurs âmes au diable, si cela n’avait pas déjà était fait !
Quand elle apparaissait, même la cathédrale n’avait plus aucun attrait.
Pour quelques écus, la belle bohémienne dansait et son regard vert vous ensorcelait à jamais.
Sur son tapis d’orient, son corps vibrait et vous offrait des ondulations sensuelles où l’amour prenait vie, où les envies d’en corps se réveillaient dans l’air du temps, que Chronos lui offrait volontiers.
Rosée du corps aux mille vapeurs, danse voluptueuse jusqu’au bout du souffle.
Les femmes fuyaient en prenant leurs époux par le bras.
Pour les hommes qui osaient s’approcher, les consciences fondaient,
comme neige au soleil et les aveuglements subliminaux prenaient vies.
La belle gitane était en transe, le rubis rouge incandescent de sa bouche
murmurait des adagios aux sons langoureux,
le parfum épicé de son corps, égrainait des interdits qui s’ancraient au plus profond des âmes.
Elle réveillait tout ce que les hommes désiraient au plus profond de leurs corps
et, elle représentait le maléfice et la sorcellerie pour les femmes, qui se signait sur son passage.
Il se disait que les bohémiens enlevaient les enfants, volaient les poules
et ensorcelaient bien des lieux et des gens, mais surtout,
ils lisaient dans l’avenir et dans le passé, seul le diable à ce pouvoir !
Sa peau couleur ambre, épousait le soleil, qui lui offrait une peau saupoudrée d’or,
sa taille de guêpe faisait ressortir ses hanches aux formes voluptueuses qui bougeaient en cadences,
aux rythmes du tambourin. Il se murmurait que dans ses moments là, le diable qui prenait possession de son corps.
Tout les hommes qui croisait son regard étaient épris de cette andalouse peu ordinaire.
Victor Hugo lui même succomba à son charme.
Elle était la reine de la cour des miracles, même le roi des Thunes l’avait placé sous sa protection.
Sous ses yeux, les culs de jatte couraient pour la rejoindre, les aveugles la voyaient plus belle
que jamais et les muets lui murmuraient des mots d’amour,
ils devenaient l’espace d’un instant, les princes de Paris. Elle fut la seule qui donna à boire àa Quasimodo,
quand ce dernier fut offert au yeux de tous, sur le pilori en pleine rue..
Il en tomba amoureux, la belle et la bête.. L’archidiacre lui même ne résista pas à son regard,
comme tous les hommes qui tombaient sous son charme, leurs destins étaient scellés d’avance.
2017 : Esméralda est toujours là, sous un autre nom, sous d’autres cieux, sous d’autres yeux,
avec la sensualité toujours à fleur de peau. Ne la regardez surtout pas, fuyez ses yeux de braises,
ne l’écoutez pas, où votre destin en sera scellé.
Si par hasard vous passez pas trop loin de Notre dame…. Alors osez et surtout priez…
©2017 Anne Cailloux
Bravo Anne très beau texte j’ai délecté ma lecture
Douce nuit
Mes amitiés
Fattoum.
Devant elle les êtres se découvrent! Livrant cette face cachée de l’autre côté de leur miroir!
J’ai aimé votre joli texte où j’ai retrouvé ce qui explique cela, à travers cette nature quasi mystique.
Adrien.
J’aime beaucoup votre Esméralda Anne,
Toujours envoûtante…… assurément elle est encore là
perpétuant tous les fantasmes….
Merci
Bises
Chantal