Quand l’oison est oiseux – Christian Satgé

Petite fable affable

Jeune bec qui sait la faim
mange de tout à la fin !

Un moineau, de peu éclos,
Maudissait ses sort et lot
N etrouvant jamais de grains
À gloutir, qui soit sur brin,
Bel et beau comme il aimait :
“Celui-ci c’était bon mais…”,
“Celui-là pas trop mal si…”,…

Il jeûna avec ses scies
Ne trouvant rien de parfait
Pour apaiser, dans les faits,
La faim qui le tenaillait
Tant il jaugeait, pinaillait,…
Jusqu’à ce qu’il n’en put mais.

Là, foin de “si”, fi de “mais” :
Il avala des cailloux,
Du chardon comme un voyou,
Limaille et bren de bourrin,
Limaille et fil de gros-grain,…

Fiston, à tout méjuger
Et redire à tout sujet,
Las, on s’abaisse en deça
De ce qu’on voulait pour soi :
« L’inacceptable » est bien bon,
« L’intolérable » un bonbon !

 

© Christian Satgé – avril 2014

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Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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Invité
9 novembre 2018 10 h 46 min

Eh bien ! si jeune et déjà si délicat ! On en comprendra la morale. Christian, merci.

Invité
9 novembre 2018 10 h 04 min

Accepter l’intolérable, mieux vaut l’herbe tendre que les cailloux.Merci Christian, bonne journée.