Prisons et liberté confiné – @nne Cailloux

L’illusion féconde
Sur le mur de la cellule, une petite lucarne offre un carré de lumière, indispensable pour ne pas basculer dans l’enfer.
Sun  aperçoit un oiseau, volant au loin, libre de tout entrave.
La liberté commence et s’arrête à son battement d’ailes.

Elle ne pensait pas qu’une discipline de méditation pacifique, axée sur la vérité et  la tolérance, pouvait l’emmener derrière ses murs, que des tortures immondes seraient invitées à cette mascarade, que son domicile serait ravagé, que tous ses droits seraient bafoués, que des lavages du cerveau seraient pratiqués pour oublier sa foi.

La relativité pour la liberté commence le matin, avec le croûton de pain rassis que le gouvernement chinois lui offre. Des miettes aussi précieuses que de l’or pur est prélevé, trempés dans de l’eau tiède, puis déposés au bord de fenêtre.

Puis l’attente de ce moment qualifié d’évasion.

Au soleil levant, enfin, l’oiseau apparaît, le cœur de Sun Qian bat à la chamade, le Barbu forgeron se pose enfin. Le gazouillis retenti dans les 6 mètres carrés de cette geôle chinoise.
Les murs gris disparaissent, une fêlure de son cœur laisse passer un souffle de liberté et un sourire dans les yeux de cette jeune chinoise.

l’Oiseau, chante plus fort, se régalant de ce trésor offert.
Quelques minutes encore puis, le retour dans cette pièce immonde.
Surtout oublier, penser autre.
Sun arrose alors ses plantations comme elle les appellent. Grains de raisin, de courge plantée où un morceau de vert apparaît.
Tout est bon pour oublier et rester vivant.
Le temps s’est arrêté à la porte de cette prison, elle ne sait plus les jours, ni même les mois, elle attend.. Un jour une avocate parviendra à la faire liberer. Un jour où l’autre. Espérons que ce soit un jour et pas l’autre.

Confinée chez moi, mon pogona sur les genoux, fenêtres grandes ouvertes, j’entends les oiseaux qui chantent à tout va. Avant d’écrire ces quelques maux, je devais sortir, mais je jouais la paresseuse.
Après ce texte, il est important pour moi de respirer et de sortir.

Être confiné, tout le monde se plaint…Mon dieu tout est relatif..

A tous ces gens détenus illégalement dans le monde et plus particulièrement dans certains pays. ,,,,

 

©Anne Cailloux

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Anne Cailloux

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Depuis ma naissance, je fus autodidacte et trop rêveuse.Spécialiste dans l'art thérapie et les maladies neurodégénératives, j’essaie de retenir le temps des autres et du mien.. Quelques diplômes, une passion pour l'art et les poètes. J'ose dormir avec Baudelaire.Je suis une obsédée textuelle . Je peins, je crée et maintenant j’écris. Je remets cent fois mon ouvrage pour me corriger. De quinze fautes par lignes je suis passée à quinze lignes pour une faute... Deux livres en préparation et peut-être un recueil de poèmes, si Dieu veut.Anne
Je suis une junky des mots..

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7 Commentaires
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Invité
16 avril 2020 17 h 20 min

Merci Anne beau et touchant partage.

Brahim Boumedien
Membre
15 avril 2020 13 h 11 min

Merci, Anne, pour ce généreux partage où confinement et liberté s’opposent et où, l’espoir, malgré tout ose !

Invité
8 avril 2020 15 h 55 min

Merci pour cette histoire triste, mais joliment écrite, qui nous rappelle que notre confinement n’est pas trop terrible.

Christian Satgé
Membre
8 avril 2020 10 h 11 min

Utile et salutaire rappel, Anne. Bon courage pour ton sacerdoce en cette période où tu dois avoir du mal à trouver du temps pour toi…