Emprisonnée Un murmure résonne en cette geôle isolée Aux accents entêtants de suaves langueurs D’hier rien n’est laissé un vieux songe envolé Sa voix claire céleste c’est le cachot du cœur Des voiles à l’horizon franchissent les barreaux La vie est là dehors où le soleil existe Défendue de son cœur éloignée de sa peau Sa voix dans chaque objet à chaque mot persiste Mère des âmes perdues recueille dans tes filets Une flamme ignorante du chemin qui l’attend Qui ne vivra assez que d’avoir trop aimé Des fleuves entiers d’amour et de bûchers ardents Une longue vie sans elle tel un chemin de croix Cent années d’existence ne sauraient remplacer Une minute avec elle en cet asile froid Prolongée par le rêve aux paupières murées Que le ciel en témoigne le charme est bien divin Sous la garde de sirènes exemptes de regrets Aux lueurs diamantées d’un coffre sous-marin Il luit comme perle rare d’un lourd trésor secret
Le Geôlier Toi reine des obstinées entends le verbe des cieux Ton honneur sera sauf reviens donc vers ton Père Libère-toi de l’emprise redoutée par les dieux Celle des amazones qui tuent et vocifèrent Ces guerrières rusées feinteuses stratégiques Aux larmes silencieuses dénuées de faiblesse Se livrent sous la lune aux étreintes saphiques Charmeuses d’ingénues par astuces traîtresses Ce sang qui te parcoure est pure sorcellerie Nous te libérerons du démon aveuglant D’autres avant toi sont mortes de cette diablerie
| L’Emprisonnée Se déploie la musique tel un chant qui enlace Tourbillonnent au travers d’un océan d’étoiles Des airs d’elle par milliers dans le ciel avec grâce A travers les barreaux se rapprochent les voiles Le vertige reprend les violons sont si clairs Puis résonne le piano par une voix profonde Le cœur est chaviré comme s’il était en mer Des airs d’elle par milliers en ce chant se répandent La furie se déchaîne aux cris du violoncelle Déchirants impérieux telle une voix humaine Qui sont interrompus quand les basses ensorcellent Et durent parfois un jour parfois une semaine Une note puis une autre une présence approche Pas à pas exigeante portée par le clavier La minute avec elle peu à peu se fait proche Plus rien d’autre n’existe que notre intimité Ce chant cette musique qui sont en eux la vie Le soleil les oiseaux les harmonies du monde Ces airs qui sont sa voix sont ceux que je choisis Pour une minute d’elle ou pour une seconde © Val ®eval – 14/04/2018 |