Groupuscule
Au long manteau noir
Anges du désespoir
Les yeux cerclés de khôl
Maquillage outrageux me direz-vous ?
Regards de sorcières
Pénétrant dans ce cimetière
Nuit de plein lune
Nuit de tous les fantasmes
Dansent les runes
Dansent les feux follets
Au rythme endiablé des jumbés
Les sorcières entament leur sabbat
Chantent la mort
Percent nos âmes
Toi, étendu à mes côté
Telle une statue de sel
Ton corps abandonné sur cet autel
Nu sculptural sur la pierre tombale
Dans la chaleur automnale
Deux amants enlacés
S’aimant sans retenue
D’un amour profanateur
Ta langue est de feu
Tes yeux de braise
Portes tes lèvres à ma coupe
Apaise ta soif, mon amour
Bois à ma source, mon sang est tien
Mon Ange apocalyptique
Est-ce la vie
Que je sens s’écouler en moi ?
Brûlure d’encens
Semblables à deux trous béants
Adieu vie de tourments
Je plonge dans le néant
Savourant la plénitude
Envahi par la douceur de l’obscurité
Je repose à présent
Sur un lit parsemé de roses noires
« Ci-gît l’infortuné »