POEME D’HIER ET D’AUJOURD’HUI
Lève toi, ô Echanson, et remplis ma coupe de ce breuvage vermeil.
La nuit s’est retirée, voici venu le temps de mes épousailles.
Voici l’Aube, n’entends tu pas dans le lointain, Echanson,
La foule venue m’acclamer dans ma robe blanche de mariée ?
Sitôt que l’Astre poindra, je me lèverai,
Tresserai mes cheveux en longue natte brune
Enduirai mon corps d’onguents et d’eau de rose
Revêtirai ma robe de perles et satin blanc
Et mettrai sur mes lèvres le rouge du carmin.
Sur mon front juvénile je poserai
L’odorante couronne de fleurs d’oranger.
Parée de mes atours, je traverserai ce jardin de rosée
Ou chaque matin le rouge-gorge m’éveille.
Et puis je m’en irai vers la Terre Promise
Vers ce doux fiancé qui m’attend, ce mari, cet amant
Qui m’a été choisi depuis la nuit des temps.
Lève toi vite ô Echanson, et remplis ma coupe de ce breuvage de sang
Voici l’Aube à nouveau, voici le temps de mes relevailles
Combien de temps passé depuis que la foule m’a salué
Dans ma robe de noces immaculée ?
Un, deux, trois enfançons ont couronné d’argent
Ma longue natte brune que je tressais matin.
Et ce doux fiancé, ce mari, cet amant
Echanson, le vois tu près de moi couché ?
Le vois tu défaire ma robe de soie et de perles mêlées ?
Et déchausser mes escarpins de satin blanc ?
Je n’entends plus le rossignol à la Vesprée
La mort a effeuillée notre Amour
Je sens ses doigts gourds ôter ma robe endeuillée
Et ma vie qui se retire à son tour.
*
©Marie Combernoux – 15/06/2018
Merci Marie j’ai adoré ma lecture et belle illustration,
Mes amitiés
Fattoum.