Par les gaves gravé – Christian Satgé

Cycle pyrénéen
 
Je vis au fil de l’eau comme un enfantelet
Au gré de gaves et de leurs chutes tonnantes,
Torrents errants comme vaches désattelées,
Sautant pareils à des droles dont les brillantes
Eaux nous éclaboussent telles de vrais goujats,
Bruyant et brouillant, mais, là, plus très frais déjà.
 
Je vis au fil de l’eau comme un enfantelet,
Là où l’onde se frotte aux cailloux, toujours lutte
Pour abreuver lo prat qui m’est un mantelet,
Ici où l’ombre joue, au souvenir des flûtes,
Avecque la lumière au long de jours plus courts
Que ceux après lesquels, dans ta ville, tu cours.
 
Je vis au fil de l’eau comme un enfantelet,
Toujours frais, encore vert, malgré ce grand âge
Qui me rapproche, au pied des cimes dentelées,
Chaque heure un plus près de celle du passage
Vers la morne plaine car le réveil est, lui,
Dans le rêve comme le ver est dans le fruit…
 
© Christian Satgé – octobre 2017

Nombre de Vues:

27 vues
Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

S'abonner
Me notifier pour :
guest

4 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Invité
8 mai 2019 18 h 57 min

Bonsoir Christian je foule les galets roulant sous mes pieds l’eau clair passant sur ma peau aussi clair que tes mots
Je vis au fil de l’eau tel une femmetellette
douce soirée bisous l’ami

Patrice Fougeray
Membre
8 mai 2019 16 h 56 min

J’imagine bien Gaston Phoebus et Henri IV dévalant la montagne en courant le long de ce gave, mouillant leurs chausses à son eau… Le texte coule aussi clair avec quelques achoppements où les pieds se heurtent comme aux galets roulant sous les semelles