On est si peu de choses
J’ai traîné mes plaies aux vents des plaines
Avec une écharpe au cou, une mauvaise laine
J’ai connu des baisers de bouche,
Des combats d’avant-gardes, des escarmouches,
Des violences sans raisons
Et des jours au jours sans horizons,
Avec comme compagne la misère assassine.
Haillons pouilleux, bouffés de vermines,
J’ai traîné comme je peux ma vie,
Avec des amours ennemies.
J’ai vu de trop mauvaises choses.
Dans un gisant fané de roses,
Des enfants le regard vide de tout,
Traînant l’épine de leurs berceaux
Misérables, de vieilles loques sur le dos
Qui chahutaient leurs ennuis dans la boue..
Et puis me voilà avec mes jeux de billes,
Défiant la providence,
Parfois gavroche en guenilles..
Dans un sale quartier, un mauvais lieu,
Un squat à deux sous
Qui n’offre que tristesse et dégoût,
Avec de laides idées de gibier de potence.
Et tous mes souvenirs en cage
Mes rêves ensevelies,
Une pierre dessus, au fond d’un puits.
Et comme un mauvais sort, un si léger bagage.
©Georges Roda-Gir – 26/12/2017
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Merci pour ce moment … :)