Nos hiers vus d’aujourd’hui – Christian Satgé

Au bon temps de nos folles avoines
Nos amours n’étaient que blé en herbe
Instants volés et moments idoines
Pour faire fleurir nos cœur superbes
Soudain pour les étoiles cueillir
Leur lueur fragile recueillir
Pour supplanter le vain en verbe

Au temps de l’herbe folle des sens
Aux printemps des sentiments des vertes
Années où vivaient à contresens
Tous « les autres » on allait alertes
Fretin fretailler quand jà la nuit
Se promenait pour chercher fortune
Ou courir dans l’ombre d’autres lunes
Et nous laisser seuls tromper l’ennui

C’était l’avril de nos amours où tendres
Nous dévidions le fil fou d’un temps
Où on pense inutile d’attendre
Où tout est frémissant palpitant
Nous ne savions pas qu’il condamne
Ces baisers qu’on ne laissait dormir
Ces frissons qui ne peuvent calmir
À devenir regrets en lianes

Mes mots renouent là avec ce temps
Mais l’hiver jà sème son haleine
De souvenirs usés inconstants
Sur nos vies devenues mornes plaines
Nos cœurs se glacent à leur candeur
Qu’accrochent les griffes de l’oubli
Que givrent des vouloirs affaiblis
Que gèlent des pouvoirs sans grandeur

© Christian Satgé – décembre 2018

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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