Nom de code : SDF Marie-France Ochsenbein

Assis là sur le trottoir,

Adossé à ce mur en béton

Une silhouette à l’air hagard

Se dessine sans rien pas même un nom.

Les gens indifférents passent

Accélèrent pour ne pas voir

L’impensable occupant leur espace

S’accordant même le luxe de ne pas croire.

Parfois un chien l’accompagne

Une bête fidèle et honnête

Rêvant peut-être de la campagne

Mais restant là telle une brave bête.

Quelques sous traînent dans un pot

De quoi se payer le vin qui enivre,

Nourrir le gentil cabot

Et sombrer comme un bateau ivre.

Quand l’hiver débarque un matin,

Il disparait sous des cartons

Rêvant peut-être de paysages lointains

Ou simplement d’un bon gueuleton.

Mais quand l’inertie de son corps s’empare

L’appel au secours hélas bien trop tardif

Prive les pros d’une victoire

Sur l’ironie d’une vie au lourd passif.

C’est alors qu’escorté très officiellement

Notre SDF rejoint le carré des indigents.

Marie-France Ochsenbein

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OberLenon
OberLenon
Invité
19 novembre 2019 20 h 33 min

Merci de braquer le projecteur sur les abandonnés de la société. SDF, trois lettres pour résumer l’existence de ceux qui doivent composer au jour le jour avec un quotidien désenchanté, désargenté où seule importe la survie. Le bénévolat, l’activisme sont les seules manières de secouer une société qui fait peu de cas de ses pauvres

Brahim Boumedien
Membre
19 novembre 2019 14 h 03 min

Merci pour le partage de ce tableau, triste, désolant et décrivant une société devenue inhumaine, à l’échelle mondiale !