N’abandonne pas…- Aurélie Dumas

Réveille toi! Réveille toi! Je sonne mais tu n’entends pas…
Des années de sommeil inconscient me tiennent en demi éveil…
La sonnerie m’interpelle. Elle bourdonne, m’ensorcelle.
Le carcan de ma naissance m’étouffe. Je veux aujourd’hui m’en défaire, il est si lourd…
37 ans à plaire, paraître parfaite, ne pas trop parlementer sur les devoirs de la vie qu’on m’avait attribués.
37 ans: une si petite vie et presque la moitié d’une existence déjà passée…
37 ans de mensonges et d’ironie à refouler mes interdits…
Je ne dors pas, je m’isole. Je ne dors pas je plonge et somnole…
Je veux me réveiller. Je veux tout arrêter! Dire non, faire mes choix sans culpabilité, vivre heureuse sans à chaque fois hésiter…
Je ne suis plus une enfant. Les couleurs rosées et blanches m’apportent juste calme et bienveillance.
La force me fuit. Le désir s’intensifie.
Je veux casser les codes, obliger tous ces gens à se mettre dans mon mode!
Ça y est j’y suis. J’entrevois la lumière du répit…
Je ne veux pas l’éteindre; elle s’approche sans crainte mais je dois me convaincre.
Il serait si facile de glisser vers ce paisible asile…
Je suis si fatiguée de lutter contre ma volonté et d’exécuter des schémas depuis si longtemps imposés.
Ne m’en voulez pas, je m’egards: c’est peut être là mon seul espoir… Mourir pour renaître: effacer pour réapparaître.
Mon histoire est banale. Mais qu’ai je fait de mal? Trop de pression, de directions, amères déceptions que je ne pouvais montrer, que je devais toujours surmonter.
Oui j’ai mal et je suis las.
Oui je casse la coquille telle une chenille pour devenir chrysalide. Le papillon doit s’envoler sous peine de rester à jamais piéger.
Je ne suis pas tendre veuillez me pardonner mais mon mal est immense, je sais c’est insensé. Je n’ai jamais manqué, toujours très gâtée. Seulement ma liberté a été entachée et ça, rien ne peut le racheter.
Alors je fuis. J’écoute ma sonnerie. Je me réveille doucement et sans bruits afin de disparaitre dans mon monde insoumis.
Je n’en veux à personne. Je suis seule auteur de mes blessures antérieures.
Il est temps de dire non. Il est temps de reconstruire, de choisir, d’arrêter de m’interdire.
Pas de comptes à rendre simplement rester polie. Plus de justification: terminé.
L’avion de ma liberté vient de décoller…
Il etait temps! Je commençais à m’impatienter!
La vie est une multitude de choix.
Soyez heureux, prudents, gardez le contrôle.
Et surtout ne laissez jamais votre esprit et vos pensées être enfermés ou dictés par une société qui, au fond, de vous rien ne connaît…
La paix se trouve au fond de nous. Notre histoire est une page que seuls nous devons écrire et décider du partage.

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©Aurélie Dumas

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