Mon héroïne
Et me revoilà encore à rêver ton visage,
Toi qui fus mon amour dans un lointain présent.
Toi qui désertas mon antre pour d’autres paysages
Que ceux que je t’offrais fièrement en présents.
Tu fus, de mon adolescence, la part magnifique
Lorsque nous possédions l’enthousiasme d’antan
Mais un jour tu me laissas dans mes brumes maléfiques
Retirant le rideau sur la langueur du temps.
Tes plaintes inconsolables, déchirant mes ténèbres,
Hantent mon esprit de leurs pleurs homotones
en recherchant les fantômes de nos amours funèbres,
Qui se dilue dans le matin atone.
Ces visions sont une drogue dont tu es l’héroïne
Et quand tu m’apparais dans ton halo gracieux,
Je renais de mes cendres par une force divine,
Tel un oiseau blessé qui regagne les cieux.
Ces rêves ne sont jamais que d’indécentes chimères
Qui redonnent l’espoir quand la vie le défend
Et qui me laissent, soudain, cette illusion amère
Que le bonheur perdu n’aura jamais d’enfant…..
30 01 1989