Mon élixir – Founé Diawara

Un mélange pernicieux d’effluves incandescentes réchauffe mes membres engourdis.

Allègrement, je m’abreuve de ce nectar qui me hisse dans un état toujours délétère.

Tambour battant, la fiole diabolique délivre l’élixir d’une vie anéantie.

Pris dans le tourment du syndrome maléfique, la potion satanique pénètre mes artères.

 

La bascule vers l’au-delà déroule un script d’opportunité dépourvu de décor.

Bravant les mouvements du chalutier, cap au nord, le capitaine s’éloigne du port.

La houle se déverse sur le pont où s’affairent les mousses encore en escale.

Imbibés de liqueurs ambrées, ballotés par le tangage, le moral à fond de cale.

 

Dans les méandres du métropolitain, je retrouve le poinçonneur des Lilas.

A travers une pluie de confettis illuminés par une farandole d’images burlesques,

Le brouhaha des passagers façonne les allées enrobées de verglas.

Sous un air de Charleston, de bâbord à tribord, une allure dramatico-pathétique.

 

Mon élixir me rassure et me connecte à des sphères plus douces.

Habillées de pourpre et de fuchsia, s’envolant au courant des certitudes,

Elles libèrent des panoplies de substances euphorisantes débordantes de secousses.

Compagnon de chaque instant, mon élixir me séduit, m’invitant à la solitude.

 

Encore une gorgée pour la postérité, à la santé des âmes en peine.

Une énième prise presque imperceptible évacue le virevoltant dans mes entrailles.

Affalé sur ma banquette, je m’envole au gré des stations sur le chemin du vieil Arsène.

Il s’en est allé l’hiver dernier vers le firmament, aux confins de la route du rail.

 

Il fait bon naviguer sur cette plage de pavés resserrés,

Voguant de port en port dans un océan à géométrie concentrée.

Mon univers semble architecturé autour de cette atmosphère ulcérée,

Quand remontant l’avenue Zola, je m’imprègne de ses pestiférés.

 

Un mélange pernicieux d’effluves incandescents alimente la houle déchaînée,

A la tienne camarade, à la mémoire de l’ami Arsène.

Hissons la trinquette sur sa ligne de beaupré.

Du gaillard d’avant, un dernier pt’it coup pour l’mât d’misaine.

.

©Founé Diawara – 07/05/2019

 

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1 Commentaire
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Invité
8 mai 2019 18 h 47 min

Bravo beau texte