Miroirs (4) Le crépuscule des morts, Pierre Deschênes

un soir étrange se lève sur mon humeur
alors que se penche ma tête en douleur
le monde est à feu et à sang
je vois j’entends je goûte
la perdition

violences et terreurs
en ombres chinoises
sur la carte tracée
de mon cœur meurtri
nettoyages et génocides
sous machettes et scalpels
cauchemars
larmes souillées
peurs noyées

faudra-t-il toujours
qu’il y ait plus dur que soi

la nuit bleue répand son encre
sur des pans glacés
de mes restes de territoires
tout au fond de moi un lourd silence
que ne brisent ni nostalgies ni rêveries

gardien du feu mourant
la mélopée de la rivière m’habite
il m’est au cœur comme un appel
une prière dernier hommage à la vie
triste adieu à tout ce que j’aurai aimé

faites que l’ailleurs
ne soit pas comme ici

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Pierre Deschênes

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J'habite à Montréal, Québec. Je travaille actuellement comme rédacteur de sous-titres pour malentendants, pour la télévision. Adepte passionné de lettres et autres mots.

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Invité
28 octobre 2016 14 h 07 min

Un très beau poème sur la réalité de notre vie.

Brahim Boumedien
Membre
27 octobre 2016 23 h 38 min

“Faites que l’ailleurs ne soit pas comme ici”. Quand on en en vient à ne plus comprendre la folie des hommes et le cauchemar vécu par un grand nombre d’ êtres humains, il arrive qu’on doute de tout: au point de prier celui qui est au ciel de faire en sorte que là-haut, ce soit différent ! Merci, cher ami, pour ce partage d’actualité, intéressant et utile !