Quand tombe le soir venu, à deux pas des docks, la taverne des bois-sans-soif s’anime de mille et une légendes, offrant son comptoir en bois flotté aux marins qui trinquent à la santé du capitaine. Des confidences pleuvent, les sirènes prennent vies sur le bord du comptoir, à cheval sur des sardines, un marin le jure ; crachant, criant : si je mens, je vais en enfer; sous les yeux de la gargotière et du tangage de ses hanches. Les peaux sont burinées, les yeux sont troubles d’avoir tant scruté les rives pour un : ” Terre en vue ” les mirettes abandonnent enfin leurs valises sur une terre ferme. Le sel déposé sur les lèvres par les embruns se gorge de rhum bien trop vite sous des effluves d’orient où les épices se mêlent au patchouli. Le borgne chaloupe entre deux tables prenant le pied de table pour sa jambe de bois ses souvenirs se cramponnent, toutes voiles dehors ne voulant pas larguer les amarres. | Ici on festoie jusqu’à l’aube, les fantômes prennent VIE sur des airs de chansons paillarde où la morale est clouée à la porte. Le perroquet du capitaine s’habille de vert trempant ses pinceaux dans l’anis ; Sur un fond de pinte, la pompe à bière pleure, les souvenirs sont lardés de coups de larmes. Au petit matin, les marins titubent tenant leurs bonnets de quart comme des bretonnes leurs coiffes partant pour la messe sous un vent noroît. © Anne Cailloux 2018
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Très beau et émouvant partage bravo Anne
Agréable journée
Mes amitiés
Bises
Fattoum.
Jolie bordée, ben tirée…avec en fond un tonnerre de Brest…. que le grand Crique me croque j’aurais juré entendre le cap’tain HADDOCK!
Voilà scène et ambiance des mieux rendues.
Bravo, Anne.