Rare poème libre non retouché et autobiographique. Au départ figurait son prénom à elle qui me dit, mais j’ai préféré garder son anonymat. A commenter et partager sans modération.
Elle me dit
Je suis l’ailleurs et non la meilleure
Cherche plus près
Mets la barre plus bas
Ne mets pas ton coeur si loin de tes yeux
Je me lasserai rien qu’à t’attendre
Et tu m’imagineras autre que je suis
Car de jour en jour je ne serai plus la même.
Sans une main pour m’attacher à moi-même
Qui suis encore une équation à multiples inconnues.
Elle me dit
On ne sait rien du lendemain
Alors pourquoi risquer le voyage
Sans l’assurance qu’il sera mieux qu’hier
Sans la certitude que tu es à la hauteur de mon désir
Qui peine encore à prendre corps
Lent à se désengluer des doutes et des remords
Qui font de l’ombre à l’innovante relation
Que je n’aurais pas dû espérer
Avant d’y croire de toutes les fibres
De ma raison, de mon coeur et de ma chair.
Elle me dit
Je n’étais pas perdue sans toi
Le temps s’émiette et avec lui
Vient l’oubli et l’indifférence
La nouveauté devient danger
On la dit folle par inadvertance
Ou trop sage quand on la contemple
D’un peu plus haut que son ego.
Elle me dit
Je ne sais pas
Je ne sais plus
Je sais seulement
Que je n’ai jamais su.
Pas la peine de dérouler
Devant moi un tapis de douceurs
De roses et de baisers voluptueux
Qui ne feront chaud qu’à tes yeux
Et non aux mieux derrière leur rideau
De larmes et de circonstances atténuées.
Elle me dit
Mais jusqu’à où
Le dira-elle
Jusqu’à quand le pensera t-elle
Jusqu’à quel profondeur du tréfonds
Le ressentira-elle
Elle qui se sait éternelle ?
Elle me dit
Mais l’ami, mais le frère
Mais l’amant lattent
Qui l’espère et l’attend
Ne se contente plus
Des mots
Fussent-ils
Les plus beaux.
© Jean-Marie Audrain – 11/01/2018
Un poème très poignant sur un espoir envahi de désespoir envers l’amour