Je saisis de ma vie, l’implacable déroute
Époussetant les scories d’un cerveau qui déraille
Est-ce l’heure du bilan ?
Improbable calcul qui me voit aligner
Sur le flanc de mes jours, l’amas de mes erreurs
Est-il temps de pleurer tous ces rêves fragiles,
Auxquels j’ai renoncé, engourdi de mes peurs ?
Est-il une limite ?
Une Heure fixe ?
Une borne ?
Suis-je à jamais perdu ?
Ou bien existe-t-il
Une chance de plus
pour ne pas perdre cœur ?
Je flotte en cette nuit sur des flots redoutables !
Abime qui m’habite quand l’espoir est tombé.
J’ai pourtant tant de choses, à l’abri de mes luttes
Une épouse bien-aimée à laquelle m’arrimer
Mais il est un obstacle sur lequel je bute,
Une soif infinie, qui ne peut s’étancher
C’est depuis ces hauteurs que je pointe mes fautes
Impossible décompte qui ne peut que sceller
Le destin inutile d’un zouave argonaute
Un sergent en guenille à la nuque brisée.
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Magnifiques images poétiques. Bravo !