Mains de femmes – Daniel Marcellin-Gros

 

 

Si vos mains sont pour moi les plus belles du monde,

Elles n’ont pas vocation à friser des moustaches !

Ce ne sont pas des mains oisives et vagabondes,

Mais des mains laborieuses qui se tuent à la tâche !

Parfois très remuantes ou calmes comme l’onde,

Elles savent broder un cœur, ou aiguiser la hache !

Ou bien être apaisantes sur les peines profondes,

Et leurs doigts énergiques ont de nobles attaches !

Ces mains que ne rebutent ni ronces ni chardons

Sont capables en leurs doigts de faire naître des Roses,

C’est pourquoi à ces mains je demande pardon

De n’avoir pas écrit ce poème en prose…

Ô mains plus aguerries que celles des Madones,

         Qui sans jamais trembler font toujours leur devoir,

         Av vos soins généreux tout être s’abandonne,

Mains qui savez donner bien plus que recevoir !

Ô mains ! Divines mains ! Qui avez tous les dons,

Quand vous applaudissez, rechantent les Cigales !

 

 

Et, pour les cœurs brisés laissés à l’abandon,

Vous avez des caresses de douceur sans égale !

On devrait vous aimer, ô mains où tremblent nos

Rêves désenchantés, hélas, qui nous enchaînent !

Ô mains qui êtes faites pour porter un anneau,

Saurez-vous à la fin briser l’or de vos chaînes ?

Saurez-vous par amour remonter au créneau,

Abattre les murailles, redécouvrir l’Eden ?

Braver tous les Démons des antres infernaux,

Ô mains herculéennes ! Ô mains prométhéennes !

Mains cajoleuses de tourments, ô mains de femme !

Qui sans savoir pourquoi, ni sans savoir comment,

Donnez l’absolution au cœur le plus infâme,

Qui, bien que pardonné vous trompe et vous ment…

Ah, pouvoir les tenir, les étreindre ces mains !

Les baisers doucement de la paume aux phalanges ;

Doigts croisés, entrevoir les plus beaux lendemains,

Refaire le chemin qu’avaient suivi les Anges !

Vos mains sont bien plus belles que celles de Mélusine,

Cette Fée qui, la nuit, se changeait en serpent,

Je préfère vos mains qui façonnent et usinent,

Et qui bercent nos cœurs qui vivent à leurs dépens…

Mains berceuses d’enfants, câlines et maternelles,

Qui savez oindre un front d’olive et d’onguent,

Mains toujours attentives, ô veilleuses éternelles !

Du berceau de la vie au tombeau des mourants…

Belles mains Souveraines ! Ô belles mains que j’aime !

Vous qui sauriez ôter les cordes de nos cous,

Ô belles mains candides que l’émotion secoue,

Je voudrais vous chanter bien mieux qu’en ce poème,

Ô mains qui sans parler savez me dire beaucoup !…

*

© Daniel Marcellin Gros – 13/06/2018

 

 

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11 Commentaires
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Laurence de Koninck
Membre
14 juin 2018 20 h 06 min

Respectueux et bel hommage aux femmes et quel exercice de style tout en vers ! On ne se lasse pas de découvrir toutes ces mains aux doigts de fée si bien contées. Merci Daniel.

Christian Satgé
Membre
14 juin 2018 18 h 24 min

Un superbe hommage – aimable “blason” comme on disait jadis – à des dignes parties du corps féminin sur lesquelles déjà Cl. Nougaro avait déjà beaucoup dit. Preuve est faite qu’il avait laissé de la marge. Merci pour ce beau texte.

Invité
14 juin 2018 5 h 28 min

Les mains parlent. Super Daniel.

Invité
14 juin 2018 1 h 19 min

Bravo Daniel très bel hommage aux mains bienfaisantes,
douce nuit
Mes amitiés
Fattoum.