« Au voleur !» cria le passant
On vient de me voler mon ombre
Elle était posée sur le banc
Quand ce type a surgit de l’ombre
« Etait-ce un vol avec violence ? »
Lui demanda sitôt l’agent
« Non, j’ai senti comme une absence
En m’asseyant tout simplement »
L’homme, objet de ces soupçons
Cria en vers son innocence
Et toutes les perquisitions
Ne mirent point d’ombre en évidence
On l’accusa d’être un rêveur
Qui vivait d’on ne sait trop quoi
Un poète venu d’ailleurs
Ce fut un coupable de choix
Lors de la reconstitution
Le banc hélas était à l’ombre
Adieu les pièces à conviction
Ce ne fut que théâtre d’ombres
Pourtant pour le procureur
Il n’y eut pas l’ombre d’un doute
Le voleur n’était qu’un diseur
Qu’il confondrait coûte que coûte
On pesa alors le passant
Avec son ombre portée
Puis le soleil étant absent
On recommença la pesée
Comme résultat sur le pv
On indiqua le même poids
Avec ou sans ombre pesé
Le préjudice n’apparut pas
La défense plaidant le non-lieu
Par manque de preuve concrète
Sauva la vie du malheureux
Par un vote d’une courte tête
Voilà comment le voleur d’ombre
Fut gracié par les tribunaux
Mais un poète fut-il à l’ombre
Serait toujours passeur de mots
Alain Marthon octobre 2019
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Bravo pour ce texte des plus réussis. Merci pour ce partage pleine d d’humour et de poésie… deux mots dont d’aucuns ombrageux ne cessent de dire qu’il sont inconciliables…
Un écrit lumineux. Merci
Merci pour ce partage où le passeur de mots nous rappelle l’importance de la vigilance !