Chacun tardait à l’inviter
Telle une parente indésirable
Mais que le devoir obligeait
On sait qu’on n’en guérirait pas
Comme d’une maladie honteuse.
Chaque année chacun espérait
Qu’elle finirait bien un jour
Par nous oublier pour de bon
Nous qui voulions rester toute-ouïe
Et tous yeux sans démériter.
Mais à petits pas silencieux
Discrète comme une ombre muette
Elle vint raccourcir nos printemps
Lors chacun ne voyait sa trace
Que sur le visage de l’autre
Chacun s’habituant aux ondes
Qui plissaient le tain du miroir.
C’est quand survient la solitude
Que les écailles tombent d’un coup
Et que l’éternité nous tarde
Pour ne plus jamais accuser
Le poids des ans, les plis des jours.
Lorsque vient le temps des récoltes
On se dépare des plus beaux fruits.
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