Décidément la vie est délicate route,
Et il nous faut avoir bien grande volonté
Pour pouvoir, non sans faille et fracture, affronter
Tout obstacle béant sans la moindre déroute.
Ami, mais que la vie est délicate route !
Qu’il nous faut déployer tout effort et courage,
Pour oublier cette heure infecte du tombeau
Où l’on voit, impuissant, sous nos yeux le flambeau
De nos êtres si chers s’éteindre dans l’orage,
Qu’il nous faut déployer grand effort et courage.
Le temps des joies est court, pas celui des détresses,
Et il faut empêcher l’éclosion d’émois
Pour que loge l’été dans nos corps plus d’un mois
Et que l’hiver succombe à ses propres ivresses.
Les joies n’égalent pas en longueur les détresses !
Pour une âme d’enfant la vie n’est pas barbare,
Elle n’a pas fleuri l’effroi le plus amer,
Elle ne fait voir que le soleil sur la mer ;
Et ils n’ont peur de rien ni brouillard, ni Tartare,
Car pour l’enfant la vie n’est pas encor barbare !
Nous voilà prévenus, nous les plus noirs poètes,
Pour nous, elle possède un sourire malsain
Qui nous transperce entier ainsi qu’un assassin.
Et nous projette au sein une phrase qui fouette :
– Vous voilà prévenus, vous les plus noirs poètes !
Que le chemin parfois est comme un précipice
Aussi stressant, aussi noirâtre, aussi profond
Dont un écho résonne encor dans le bas-fond
En vain pareil aux voix de vivants qui croupissent
Dans un chemin bourbeux semblable au précipice
L’implacable tristesse entache et mortifie
Nos souvenirs joyeux de son rire moqueur
Bien qu’on mette, pour la stopper, tout notre cœur,
L’expansion de nos larmes la fortifie,
L’implacable douleur bleue qui nous mortifie !
Merci Guillaume pour ce beau et émouvant poème, on doit positiver pour qu’on puisse avancer et sache que les coeurs n’ont pas de couleurs et les âmes aussi le bon existe partout et le méchant aussi.
Mes amitiés.
Belle soirée
Fattoum