Liberté Égalité Fraternité – Dominique Lamy

LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

Au cœur du vortex national
Tourne un long cortex cérébral,
Livide magma sarcastique,
D’une substance politique,
Glaviot d’un pâle élitisme,
Où prône et trône l’égotisme.

Sur fond supranational
S’affaire le tissu neuronal
Où de longs réseaux synaptiques
De nœuds antidémocratiques
Entrave le bel humanisme
Au profit du capitalisme.

Liberté ! À peine exprimée
Qu’un plateau télé te dégueule !
Et par les médias, réprimée,
On te prie de fermer ta gueule !

À l’usine, si bien arrimée
Au travail ignoble, on t’engueule
Pour toute action légitimée
Contre tes chaînes casse-gueule.

On te voile car tu es belle !
On te dénue car l’on a peur,
Féminité un peu rebelle
Qu’à tire-d’aile vienne ton heure.

Tu t’arrêtes où commence celle
Des riches et si dans les clameurs
De la rue, en crue tu ruisselles,
On t’endigue à coups de tireurs.

Égalité ! Sur la montagne
De papier-monnaie à gravir
Qu’on érige en mât de cocagne
Afin de mieux t’asservir

Tu te bats ! Toujours en campagne
– Pour la faim qu’il faut assouvir.
– Contre les enfants d’hypokhâgne
Qui apprennent à bien se servir.

– Pour le faible qu’un fort émiette.
– Contre le banquier sans crédit,
Drogué au pouvoir de la dette.
– Pour qu’il n’y ait plus de taudis.

– Contre les armées qui se jettent
Sur les « jaunes » du samedi.
– Pour que la femme se projette
Partout sans qu’on la répudie.

Fraternité ! Ciment des peuples !
Ferment des révolutions !
On te cantonne dans tes meubles,
Par toutes les perversions.

Purs bocages que l’on dépeuple !
Confort des télévisions
Sur canapés en grands immeubles !
Vil diktat des émotions

Qu’on sert en spectacles aux masses !
On te fait perdre la raison !
Un jour, ta conscience des classes
Te fait sortir de ta maison…

Tu retrouves ta juste place
Aux ronds-points des quatre saisons.
Et l’arc-en-ciel où l’on s’embrasse
Lance sa flèche aux trahisons…

Au cœur du vortex national
Tourne un long cortège ancestral
Qui chaque siècle revendique
L’indépendance politique,
Par sursauts de patriotisme,
Plus patients que le despotisme.

Ma France ! Mille fois mise à mal,
Tu laves d’un torrent lacrymal
Toute la poudre oligarchique
Et te fais une république
De lumière et de pacifisme,
Aux vives couleurs de ton prisme.

Au courage des gilets jaunes…

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