L’exilé – Iris1950

L’exilé

Il arrivait des pays chauds,
Il croyait avoir trouvé l’Eldorado,
À Paris, si la Tour Eiffel, lui était familière,
Il eut l’impression de trouver une fourmilière.
Tous ces gens qui grouillaient autour de lui,
Lui faisaient tourner la tête,
Et étaient source d’ennuis.
Il avait emmené pour seul bagage, son tambourin,
Sur lequel, la nuit venue, il laissait taper ses mains.
Il avait trouvé des frères, qui avaient le même tempo,
Même s’ils avaient l’air de clodos,
C’était mieux que rien,
Il se sentait revivre un peu, loin des siens.
On lui avait dit que Paris, c’était la ville lumière,
Mais d’où il était, il ne voyait que la misère.
Le soir, il s’asseyait sous un pont
Et entendait au loin les violons,
Qui venaient d’un hôtel de luxe parisien,
Ça lui donnait envie d’écrire une chanson,
Sous le ciel de Paris, mais il n’avait pas de papier,
Ni de crayons
Tout semblait ridicule, pourquoi partir si loin,
Pour connaître le même sort, loin de la guerre,
C’était simplement redevenu la galère.
Alors, quand il trouvait le sommeil,
Il revoyait les bananiers, l’Afrique, la chaleur,
Et sa mère au réveil,
Ces couleurs, que l’on ne voit nulle part ailleurs.

IRIS 1950

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OberLenon
OberLenon
Invité
4 novembre 2019 20 h 14 min

Un poème poignant. Il faut un grand courage pour se couper de ses racines. Vous décrivez bien la désillusion de ces personnes et les situations de détresse qui peuvent s’ensuivrent.

Brahim Boumedien
Membre
4 novembre 2019 19 h 12 min

Merci, Iris, pour ce généreux partage ! Il se trouve parfois que le retour au bercail est préférable après une désillusion.