Les Yeux des Mots… – Philippe X

 

    Les mots qui composent une page ont des yeux.

    Ils nous regardent, nous épient et partent à la rencontre d’autres paires d’yeux à qui ils racontent ce qu’ils ont lu et vu.

    Mes pensées sont des espaces dans lesquels je vous invite à vous promener comme dans un jardin.

    Je cueille des fleurs que je ramène et que j’expose aux regards des passants. Elles ont le parfum du passé, la senteur d’une femme, la fragrance de mes souvenirs.

    Ces bouquets d’émotion vous plairont-ils ?

    Pour que vivent les fleurs, il faut les nourrir, les choyer, leur parler…  mais rapidement, ces monologues restent sans réponse, et nous ne savons plus déchiffrer les mots du silence.

    Le silence peut être lourd, assourdissant, il répond par ses absences à vos questions.

    Ce qui vaut à un homme d’être écouté, c’est le fait de savoir vous répondre.

    C’est Vous qui, transformés en Aladin, en  caressant de votre âme mes pensées, me donne du génie.

    En fait, je n’ai qu’une prétention, c’est de ne pas plaire à tout le monde.

    Plaire à tout le monde, c’est plaire à n’importe qui,  et vous n’êtes pas n’importe qui.

    L’outil que j’utilise pour vous offrir mes pensées est le même depuis la nuit des temps.

    Seul le support change en fonction de la période, des matériaux mis à la disposition de celui qui écrit.

    Hier, murs des pyramides, parchemin, aujourd’hui écrans tactiles, demain  psychotronique ou télépathie synthétique, technologie d’avenir.

    Les écrans sont les reflets de la page d’hier. Ils nous sont proposés, imposés sous des formes diverses, pour que la communication qu’ils transportent soit partie intégrante de notre vie. Le but reste le même.

    La force de cette communication est contenue dans un cadre fixant des limites bien précises.

    Soit vous êtes l’expéditeur, soit vous êtes le lecteur. C’est diablement bien pensé, vous subissez (sans connotations péjoratives) ou vous insufflez votre volonté.

    Dans ce cadre de la page, sont contenus les instants d’une vie, la page nous domine, nous dirige, nous encadre alors que nous nous croyons libres.

    Puis un jour’‘ cogito, ergo sum   je pense donc je suis …mais à l’extérieur du cadre.

    Penser…quelle absurdité, mais pourquoi prendre des risques ? Nous vous offrons un parcours dont tous les pièges ont été déjoués et  les difficultés  aplanies…une voie toute tracée dans laquelle rien n’est imposé, mais tout est suggéré.

    Cogito….je pense à ce  privilège que l’ Homme possède sur l’animal, consistant à élaborer des concepts et à les relier entre eux, mais dans quels buts ?

    Nous faire avancer dans la connaissance générale.

La pensée est contrôlée par notre éducation, notre environnement du moment présent, par des facteurs socio et physiologiques,.

    La pensée est-elle libre ?

    Mon  cerveau a besoin d’une somme d’informations pour pouvoir se mettre à travailler.

    Ma démarche sera alors de me poser des questions, sans nécessairement attendre les réponses des autres. .Il me faudra dés lors chercher, questionner, tenter, oser…..   

    ”Désobéissance” ont prétendu mes enseignants, Blasphème et conversion au vide” ont crié mes Pères  Sus à l’Inconnu ont vociféré les ”c’est pas nous’‘  ”Walking on the world side ” a chanté l’artiste, Doo doo doo doo doo doo doo doo doo ai-je répondu.

    Assis sur le bord de ma vie, le regard tourné vers l’extérieur du cadre, je découvrais une route inconnue, qui allait devenir mon avenir.

    Dans mon dos, le brouhaha d’une génération de gens qui pensaient et décidaient  à ma place, d’incroyables croyants en un dieu auquel ils ne croyaient plus,, mais qu’ils vénéraient sous la forme d’un veau d’or, de musiciens qui exécutaient leurs partitions comme une corvée, d’acteurs ringards profitant des derniers instants du noir et blanc, pour étaler leurs mornes souvenirs des guerres passées, d’un chef de famille qui prophétisait « je vous ai compris » mais ne me connaissait pas,

    Sous mes pieds se trouvait l’Inconnu et le souffle du vent .

    Je suis devenu alors “un fils du vent”.

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    ©Philippe X – 30/12/19

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9 Commentaires
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Anne Cailloux
Membre
6 janvier 2020 20 h 20 min

Magnifiques mots.. Nous serons toujours de mauvais élèves et nous retiendrons jamais assez les leçons.
Oui partez donc à l’aventure et emmenez nous avec vous comme vous le faites.
Merci pour ce bel écrit..
Amité
Anne

Invité
1 janvier 2020 11 h 58 min

Bonjour Philippe,
Emportée par le vent de l’émotion où votre texte m’a entraînée,
je reviens vers vous avec une montagne de bons voeux, les plus sincères en cette nouvelle année…2020.
Que l’amour, le bonheur et l’amitié aident à passer les dures épreuves……
Toutes mes amitiés

Chantal

OberLenon
OberLenon
Invité
31 décembre 2019 17 h 37 min

Chaque mot avec vous est une découverte, chaque phrase une aventure . Continuez à nous emmener sous tous les vents. Amicalement. Marie

Christian Satgé
Membre
31 décembre 2019 7 h 01 min

Fils du vent… et des chemins aussi. De ceux qui mènent là où on veut et non l’à où ils veulent. Continue, cher Loup, d’être toi et de voyager de par le monde. Celui des mots en vaut bien un autre et tu y es si à l’aise. Amicalement…

O Delloly
Membre
31 décembre 2019 2 h 48 min

Cher fils du vent, je suivrais vos mots jusques à l horizon qui ne perçoit pas encore.
Merci
Que le vent reste doux en cette fin d année pour vous et ceux que vous aimez
Oliver